Ils étaient 48
Le projet La classe, l’oeuvre !, expérimenté pour la quatrième fois cette année se déroule dans le cadre d’un partenariat entre le Ministère de l’éducation nationale et le Ministère de la Culture et de la Communication. Cette opération a pour objectif de valoriser l’éducation artistique et culturelle dans le cadre de la nuit européenne des musées.
Dans le cadre de cette opération, les élèves du lycée Carcouet de Nantes et la réalisatrice Chloé Glotin ont présenté au public de la Nuit des musées le film documentaire Ils étaient 48 réalisé à l’occasion du 75e anniversaire de l’exécution des 50 otages.
Le musée d’histoire de Nantes s’est rapproché de la réalisatrice et documentariste Chloé Glotin (Portraits et paroles sauvés de l’oubli en 2001, Petites histoires normandes en 2004, Gros sur mon cœur en 2011, Loin des bombes en 2014) afin de réaliser, avec des élèves, dans le cadre de leur scolarité, un film collectif.
Celui-ci a pour sujet le souvenir et le récit de ceux qui ont été témoins de l’arrestation et du départ de proches pour faits de résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. En concertation avec les enseignants, il a été décidé de centrer le projet sur le thème des 50 Otages.
L’approche privilégiée est la captation de témoignages filmés par un public dont l’âge s’approche de celui qu’avaient alors les témoins, permettant de renouveler l’approche de cette histoire, dans une démarche de transmission et de transposition, favorisant, tour à tour, perméabilité et mise à distance.
Quel regard jette-t-on sur la guerre lorsque l’on est un jeune adulte ? Sur l’Occupation ? Sur la résistance ? Combien d’années le retour de celui qui a été retiré à sa famille a-t-il été attendu ? Comment continuer de vivre pendant ce temps ? Comment pallier l’absence, lorsque le proche n’est pas rentré ? Et comment, tout simplement matériellement, ces personnes ont-elles vécues ce temps de la guerre ?
Autant de questions qu’il a été possible de poser aux témoins, au fil du travail documentaire et des rencontres.
À travers le récit de ceux qui les ont vus partir, se dessinent ainsi des portraits de personnes, pris dans un conflit qui les dépasse, et des portraits multiples, variés, inattendus, de ceux qui « ont dit non ».