Dossier pédagogique

Exploiter l’exposition en ligne Nantes et la traite Atlantique

Niveau : Lycées
Mode de visite : Exploiter en classe

    Dossier enseignant

    La traite atlantique et l’esclavage au musée d’histoire de Nantes

    La traite atlantique et l’esclavage font partie de l’histoire de la ville et de son identité. Du 17e au 19e siècle, le commerce des captifs occupe une place déterminante dans le négoce nantais et contribue à enrichir la ville. Le musée d’histoire de Nantes la présente dans le parcours permanent. En explorant douze salles du musée, les élèves découvrent comment s’organise une campagne de traite, qui sont les armateurs et négociants à l’origine de ce commerce, comment se déroulent la vente des captifs, leur vie dans les plantations, alors qu’ils sont devenus esclaves et quel rôle Nantes a joué dans ce trafic à l’échelle mondiale.

    logo avec des entraves et un sous titre parcours thématique la traite des Noirs et l'esclavage

    Pour faciliter le repérage du parcours thématique sur la traite atlantique et l’esclavage, un logo spécifique est placé à côté des objets, des vitrines et des multimédias en lien avec ce thème.

    Une quarantaine d’objets habituellement présentées dans les salles 5, 11, 13, 14, 15 et 19 ont été enlevés pour être présentés dans le cadre de l’exposition « L’abime, Nantes dans la traite Atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830». Les vitrines du musée  ont été recomposées et certains  objets sont remplacés par des visuels.

    Le Mémorial de l’abolition de l’esclavage

    Conçu par l’artiste Krzysztof Wodiczko et l’architecte Julian Bonder, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage est l’un des plus importants au monde consacré à la traite atlantique, à l’esclavage et à son abolition. Rendant hommage à la mémoire des victimes, il est également un hommage à celles et ceux qui ont lutté contre les traites et les esclavages dans le monde. Implanté sur et sous le quai de la Fosse, le Mémorial n’a pas pour vocation d’expliquer et d’exposer l’histoire, mais de se souvenir, d’alerter et de transmettre un message universel.

    Un parcours urbain

    Un parcours urbain composé de 11 panneaux d’information relie symboliquement le musée d’histoire de Nantes au Mémorial. Implantés à proximité immédiate de sites et de monuments en relation avec ce passé nantais, ces panneaux permettent de décrypter les traces de ce qui fut une activité majeure de la ville et de son territoire.

    Le musée d’histoire de Nantes s’interroge et réfléchit depuis plusieurs décennies sur l’histoire de la traite à Nantes et sur le système esclavagiste colonial des 18e et 19e siècles. Les premiers objets exposés sur ce sujet à Nantes l’ont été dès 1924 au sein d’un ancien musée, le musée des Salorges, une partie de ses collections composant aujourd’hui le musée de Nantes.
    L’étape significative de cette restitution au public a été l’exposition des Anneaux de la Mémoire en 1992. Cet événement a permis d’ancrer durablement dans la mémoire collective, le rôle important tenu par la ville de Nantes.
    Quelques années plus tard, la place de la traite nantaise a de nouveau été abordée dans une exposition intitulée Estuaire, de Nantes à Saint-Nazaire : histoire d’un port. C’est sur la base de ce travail, fondé sur une approche plus globalisante, que la traite nantaise a été intégrée au cœur de la réflexion lors de la constitution du musée d’histoire.
    Aujourd’hui, le musée d’histoire de Nantes est un lieu de référence de l’histoire de la traite atlantique et du système esclavagiste dans les colonies françaises aux 18e et 19e siècles.

    De nouvelles œuvres exposées et de nouveaux dispositifs en salles 11 et 13

    Le musée d’histoire de Nantes, dans le prolongement de l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830, accueille de nouvelles œuvres dans ses salles permanentes et propose aux visiteurs de nouveaux dispositifs didactiques. Ainsi, la vie des personnes mises en esclavage à Nantes et en France durant l’Ancien régime et la résistance des personnes esclavagisées vivant dans les colonies sont au centre des changements.  Des cartes animées, une projection dynamique et commentée sur deux tableaux de la collection, des extraits du « Code Noir » à écouter ou une  visite virtuelle du navire de traite nantais La Marie-Séraphique, seront également présentée dans les salles du musée.

    Les mots de l’esclavage 

    Participant de la recherche historique, le musée d’histoire de Nantes participe à une réflexion engagée par les universitaires et les professionnels du patrimoine sur le vocabulaire employé pour nommer les faits et acteurs de la traite atlantique et de l’esclavage colonial. Ainsi, la terminologie évolue en adéquation avec la recherche scientifique et dans un objectif assumé de décoloniser la pensée et le discours historique. 

    A cet égard, le terme de “commerce triangulaire” est abandonné au profit de “traite atlantique” et “traite des êtres humains”. La “traite” désigne les échanges commerciaux entre l’Asie, l’Europe, l’Afrique et l’Amérique impliquant la déportation de plus de treize millions d’Africains entre le 16e et le 19e siècle. 

    La terminologie “esclave” revêtant un caractère déshumanisant des personnes, est substituée par “personne mise en esclavage”. Les commentaires des documents exposés ne déterminent pas les personnes selon leur couleur de peau mais selon leur statut. Ainsi, les adjectifs “nègre” ou “noir” (à moins qu’il s’agisse d’une citation au sein d’un document ancien ou du titre originel d’une œuvre) ne sont volontairement pas employés pour décrire les personnes ou leurs représentations.

    Salle 5
    La voie atlantique (17e siècle)

    Salle 5, la voie atlantique, musée d'histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Salle 5, la voie atlantique, musée d’histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    Au centre de la salle sont présentés des objets du 17e siècle : une girouette en forme de navire de commerce et une lanterne de vaisseau de commerce. Ces objets, comme les gravures attribuées à Jean Jouve intitulées « à Nantes, on voit plusieurs vaisseaux…», rappellent la vocation maritime de la ville. En effet, depuis la fin du Moyen Âge, le port de Nantes a une fonction de relais entre le royaume de France et sa façade atlantique, par le réseau de la Loire et de ses affluents. Aux produits de base du trafic (le blé, le sel et le vin), s’ajoute la morue pêchée sur les bancs de Terre-Neuve. Nantes va s’engager dans le commerce avec les Antilles par nécessité ; la ville devant faire face au déclin du commerce du sel et trouver de nouvelles sources de profit. Les négociants nantais se tournent alors vers un trafic qui ne leur est pas complètement inconnu : les produits venus des colonies. Ils y ont été initiés par les négociants portugais et espagnols installés dans la ville.

    Gratien Libault, représenté sur le tableau exposé dans cette salle, fait partie  des premiers Nantais à s’engager dans le commerce des captifs. Il arme, avec ses frères Guillaume et Nicolas, un navire en direction des côtes africaines dès 1657. Il est alors échevin, ce qui ne constitue qu’une étape dans son ascension au pouvoir, puisqu’il sera maire de Nantes de 1671 à 1673. Dans les années 1650, ses affaires sont diversifiées : il importe des laines d’Espagne, arme pour la pêche sur les bancs de Terre-Neuve, et depuis 1639 arment régulièrement pour les Antilles où ils achètent du tabac, du sucre, des cuirs et de l’indigo. Ils participent aussi au commerce des engagés, ces travailleurs volontaires qui partent de France dans l’espoir de réussir dans les Antilles. Les plantations nécessitent alors une main-d’œuvre importante. Le commerce entre l’Europe et les Antilles est dit « en droiture », car les navires font des voyages en « ligne droite ».
    Au milieu du 17e siècle, pour répondre à une demande de plus en plus importante de produits exotiques, les plantations s’agrandissent et se multiplient. Les engagés ne suffisent alors plus. Pour faire face à cette pénurie de main-d’œuvre, les colons se fournissent en esclaves originaires d’Afrique. La carte de Joan Blaeu présente les côtes occidentales africaines, occupées par les comptoirs et les sites de traite européens. Elle rappelle que les principales monarchies légalisent le commerce et le transport d’esclaves dans la première moitié du 17e siècle. En 1642, le roi de France, Louis XIII, autorise la traite et l’esclavage dans les colonies. Elle se pratique par le biais de compagnies à monopole. Il faut attendre 1670 date à laquelle Colbert, secrétaire d’État à la marine, accorde la liberté de commerce avec les îles pour que s’intensifie la traite des esclaves en France.
    À La Rochelle, la première expédition  remonte à 1643. Quarante-cinq départs ont ensuite lieu entre 1670 et 1692. A Nantes, les frères Libault ont été les premiers à armer des navires pour la traite atlantique en 1657. Huit autres expéditions nantaises ont été répertoriées à la fin du 17e siècle.
    En 1716, les lettres patentes (c’est-à-dire des décisions royales) permettent aux principaux ports de commerce français (Rouen, La Rochelle, Bordeaux et Nantes) de « faire librement le commerce des nègres ».

    Salle 11
    Un port du grand large

    Salle 11, un port du grand large, musée d'histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Salle 11, un port du grand large, musée d’histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    La traite atlantique est, à l’époque, une des composantes indispensables du système économique esclavagiste. Ainsi, un transport d’esclaves (vendus pour le travail dans les plantations coloniales), depuis les côtes africaines jusqu’à Saint-Domingue, permet le retour à Nantes de deux à quatre cargaisons de produits coloniaux.
    Dans cette salle est présentée l’étendue des échanges négociante et maritime réalisés à Nantes et replace le trafic des esclaves au sein d’une activité plus globale.
    En 1700, Nantes est le premier port d’armement de France, avec 151 navires. Un quart de la flotte française de plus de cinquante tonneaux y est déployé..
    Un dispositif sonore illustre l’univers cosmopolite du port. Les élites, qui traitent les opérations administratives et financières liées aux voyages au long cours, côtoient les Portugais, les Espagnols, les Hollandais, les Irlandais, ou les Anglais. Les étrangers représentent 13 % des négociants recensés à Nantes en 1725.
    Le port de Nantes devient l’un des principaux ports du royaume de France. Les négociants nantais investissent alors massivement dans la traite.
    Au 18e siècle, l’activité du port est intense, mais elle ne peut se faire sans l’aide des
    avant-ports. Situés en aval Mindin, Paimboeuf ou Couéron sont les ports de départ ou d’arrivée des navires de fort tonnage.
    Une maquette figure une gabarre, c’est-à-dire une embarcation à fond plat qui est utilisée sur la Loire pour le transport de marchandises. Les gabarres ont une capacité de 50 à 120 tonneaux. Dans la seconde moitié du 18e siècle, il y avait 4 000 à 4 500 voyages de gabarres par an entre Paimboeuf et Nantes. Le port est un lieu de transit pour toutes les marchandises, qu’elles viennent des îles par la mer ou de l’arrière-pays par le fleuve. Des représentants des négociants nantais contrôlent les opérations afin d’éviter la fraude.
    Des instruments de navigation rappellent que la navigation sur les routes atlantiques repose sur des connaissances, des compétences et un savoir-faire que les capitaines et matelots nantais ont progressivement développés et transmis.
    Des outils de charpentiers de marine sont présentés. Les charpentiers construisent la totalité du navire depuis la coque jusqu’à l’extrémité du mât. Dans la seconde moitié du 18e siècle, Nantes devient le premier centre de construction navale de France. Si les navires construits sont essentiellement destinés au transport de marchandises, tous peuvent servir de navire négrier, à la condition d’avoir un volume de cale suffisant pour transporter de grandes quantités d’eau et une hauteur d’entrepont minimale pour y entasser les captifs. Dès 1750, les chantiers navals construisent des navires plus spécialisés pour la traite. Ces bateaux, dits « taillés pour la marche », sont conçus pour passer moins de temps en mer, afin de limiter la mortalité des captifs et d’augmenter les bénéfices.
    Les produits rapportés de Martinique, de Guadeloupe et de Saint-Domingue par les navires nantais sont présentés dans la vitrine des produits coloniaux de luxe. Le document, présenté au centre de la vitrine, récapitule toutes les marchandises exotiques entrées dans le port de Nantes durant l’année 1784.Un dispositif cartographique animé, en salle 13, permet de mieux comprendre ce document.
    Le sucre devance largement, en quantité, les autres importations. Sur les 148 navires dont les noms sont indiqués dans la première colonne, à gauche, 128 proviennent de Saint-Domingue, l’actuelle Haïti. Cette île, surnommée « la perle des Antilles », est alors la plus importante productrice de sucre de canne des Caraïbes.
    Le sucre devient très vite une denrée spéculative à très forte valeur ajoutée, sur laquelle les négociants peuvent faire des profits considérables.
    Le sucre n’arrive pas toujours transformé, c’est-à-dire prêt à être consommé! Il peut alors l’être à Nantes comme en atteste la présence de raffineries de sucre, notamment dans le quartier de Richebourg (l’actuel quartier de la gare). Ces raffineries bénéficient de quais aménagés et de la proximité de l’eau, indispensable aux différentes étapes de la fabrication.
    La consommation de ce nouveau produit exotique nécessite l’utilisation d’outils spécifiques comme la hachette, le marteau et la cisaille, présentés à droite du tableau. Ces derniers servent à casser le pain de sucre pour en utiliser des petits morceaux.
    Une vitrine témoigne de la présence de la Compagnie des Indes orientales à Nantes de 1665 à 1733. Les navires de la Compagnie des Indes orientales viennent y vendre leur cargaison de produits rares et chers, provenant d’Inde, de Chine et du Sénégal. Ainsi, poivre, porcelaines, textiles, bois exotiques et Cauris (des petits coquillages) composent les cargaisons. La présence de la Compagnie des Indes permet aux marchands nantais de se procurer facilement des marchandises d’Orient et d’Extrême-Orient. Ils achètent notamment les fameuses toiles peintes et imprimées appelées indiennes,dont une partie sera utilisée par la suite sur les côtes africaines, comme produit d’échange contre des captifs.

    Salle 11, portraits de Dominique et Marguerite Deurbroucq, portrait de Joseph de La Selle par Jean Ranc, © André Bocquel /LVAN
    Salle 11, portraits de quatre Nantais en 1753, portrait de Joseph de La Selle par Jean Ranc, © André Bocquel /LVAN

    Dans la salle, plusieurs portraits sont exposés. Deux d’entre eux représentent quatre Nantais en 1753. Le portrait de gauche réalisé par le peintre dijonnais Pierre-Bernard Morlot représente un négociant nantais : Dominique Deurbroucq et un jeune garçon vivant en esclavage à Nantes. A droite, le jeune serviteur l’observe. Il porte le collier de servitude, qui enserre son cou et rappelle sa condition. Originaire d’une famille de négociants catholiques d’Anvers, le père de Dominique Deurbroucq s’est installé à Nantes en 1707. Dominique Deurbroucq pratique essentiellement le commerce en droiture avec les colonies françaises et le négoce avec les pays du Nord de l’Europe. Il a aussi participé à deux campagnes de traite en 1742 et en 1749. Exposé juste à côté, le portrait de sa femme Marguerite. Elle est, elle aussi représentée avec une personne vivant en esclavage à Nantes. Les tableaux de Dominique Deurbroucq et de son épouse née Marguerite Sengstack, réalisés par Pierre-Bernard Morlot sont exceptionnels par la représentation d’un homme et d’une femme vivant en esclavage à Nantes, figurant à leurs côtés. Si les modèles n’ont, à ce jour, pas encore été identifiés, ils témoignent de l’existence de personnes en état de servitude sur le sol français. Un dispositif de projection sonore sur les œuvres se déclenche toutes les 15’. Ce dispositif permet d’entrer dans l’espace des tableaux, d’en comprendre la composition et d’analyser les détails qui nous informent à la fois sur la volonté des commanditaires et la réalité de l’époque.

    A droite, un portrait réalisé par le peintre Jean Ranc représente, l’un des plus importants négociants nantais du tout début du 18e siècle : Joseph de La Selle.
    Ce dernier s’installe à Nantes en 1710 pour y poursuivre ses activités de négoce entamées à Orléans. Comme le montre ces portraits les négociants jouissent à la fois d’un grand confort financier et d’une position sociale élevée. Ils jouent très souvent un rôle important et influent à l’échelle de la ville. Ces hommes sont à la tête de maisons de commerce qui se développent grâce à un système de réseaux. Les négociants peuvent ainsi conclure des affaires par l’intermédiaire des nombreux marchands étrangers qui vivent à Nantes. Ils développent aussi des succursales dans les grands ports étrangers. La gestion en est alors confiée à un membre de leur famille ou à une proche relation.
    Si quelques-uns font exclusivement de la traite, tous l’ont pratiqué à un moment de leur activité. Ils diversifient leurs activités, comme par exemple les Montaudouin, qui, en 1725, sont à la tête de la première fortune nantaise. Ces derniers pratiquent le commerce maritime sous toutes ses formes, essentiellement du commerce en droiture, mais également de la traite des esclaves. Ils investissent aussi dans le textile, notamment dans la fabrication des toiles imprimées. L’objectif des négociants est de vendre rapidement les produits qu’ils font rapporter des colonies. Pour cela, ils font régulièrement affaire avec des acheteurs qu’ils connaissent bien. Ainsi, la majorité du sucre qui arrive à Nantes emprunte des réseaux qui le mènent en Europe du Nord et particulièrement en Hollande. Café, cacao, sucre, thé, porcelaine et acajou sont autant de marchandises qui profitent de l’existence des réseaux de commerce pour atteindre une clientèle aristocratique ou une bourgeoisie aisée dans toute l’Europe.

    Salles 12 &13
    Nantes, premier port français de traite atlantique

    Salle 12, Le code Noir, collection musée d’histoire de Nantes, château des ducs de Bretagne © Alain Guillard /LVAN
    Salle 12, Le code Noir, collection musée d’histoire de Nantes, château des ducs de Bretagne © Alain Guillard /LVAN

    En salle 12, un seul objet est présenté. Il s’agit du Code Noir.Des extraits sont reproduits sur les murs tandis que d’autres peuvent être écoutés.Ce texte est composé de soixante articles qui réglementent la pratique de l’esclavage dans les colonies françaises. Écrit à l’initiative de Colbert (alors contrôleur général des finances), il complète les mesures que celui-ci a pris en faveur de la traite atlantique. La première édition date de mars 1685. Le code est publié en format de poche afin de permettre une consultation facile et quotidienne par les propriétaires de personnes esclavagisés. Il s’agissait, en théorie, de définir les droits et les devoirs des uns envers les autres, mais, en pratique la personne mise en esclavage (qu’il soit un homme, une femme ou un enfant) ne possède aucun droit. Et il transmet, généralement, son statut à ses enfants. Dans le Code Noir, le propriétaire se doit d’être bon et de subvenir à tous les besoins de l’esclave : en terme de nourriture, d’habillement et de soins. Voici quelques extraits du Code Noir faisant état des devoirs du maître :

    Article 22 « Seront tenus les maîtres de faire fournir, pour chacune semaine, à leurs esclaves(…) pour leur nourriture, deux pots et demi (…) de farine de manioc, ou trois cassaves pesant deux livres et demi chacun au moins, ou choses équivalentes, avec deux livres de bœuf salé ou trois livres de poisson (…) »
    Article 25 « Seront tenus les maîtres de fournir à chacun esclave par chacun an deux habits de toile (…) »
    Article 27 « les esclaves infirmes par vieillesse, maladie ou autrement, (…) seront nourris et entretenus par leurs maîtres (…) »

    Mais le Code Noir définit la personne mise en esclavage  comme un « bien meuble ». Propriété du maître, elle est considérée comme une marchandise qui peut être transportée, vendue ou transmise par héritage. L’esclave n’a aucune existence juridique, mais reste toutefois responsable de ses actes en tant qu’être humain. Voici comment le Code Noir le définit :

    Article 44 : « déclarons les esclaves être meubles, et comme tels entrer en la communauté.»
    Article 32 : « Pourront les esclaves être poursuivis criminellement sans qu’il soit besoin de rendre leur maître partie (…) et seront les dits esclaves jugés en première instance (…). »

    L’esclave reçoit pourtant le sacrement du baptême à son arrivée dans les colonies. Un article du code le précise :

    Article 2 : « Tous les esclaves qui seront dans nos îles seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine. »

    Plusieurs articles décrivent les punitions et maltraitances infligées aux esclaves.

    Article 33 : « L’esclave qui aura frappé son maitre, sa maitresse ou le mari de la maitresse ou leurs enfants avec contusion ou effusion de sang, ou au visage, sera puni de mort. »

    Article 35 : « Les vols qualifiés, même ceux des chevaux, cavales, mulets, bœufs et vaches qui auront été faits par les esclaves, ou par les affranchis, seront punis de peines afflictives, même de mort si le cas le requiert. »

    Considéré par les planteurs comme trop favorable aux personnes mises en esclavage, le Code Noir est finalement assez peu utilisé, laissant place à l’arbitraire des maîtres. Ce code ne sera abrogé qu’en 1848 lors de l’abolition définitive de l’esclavage dans les colonies françaises.

    La salle 13 retrace, au travers d’objets et de documents, l’organisation des voyages de traite, entre Nantes, les côtes africaines et les Antilles, principalement Saint-Domingue.

    Salle 13, Une capitale négrière, musée d'histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Salle 13, Une capitale négrière, musée d’histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    Quelle est la place du port de Nantes dans le commerce esclavagiste européen ?

    Au 18e siècle, trois pays européens dominent le trafic atlantique : l’Angleterre le Portugal et la France. L’Espagne, très présente en Amérique, ne pratique pas la traite directement, mais se fournit en esclaves par le biais des nations étrangères.

    Nantes est alors le premier port atlantique français avec 43% des expéditions, soit près de 1800. Suivent La Rochelle, Bordeaux et Le Havre. On estime aujourd’hui qu’au 18e siècle, 495 000 Africains ont été captifs à bord des navires de traite nantais et 102 000 au 19e siècle. Entre 1501 et 1867, Nantes représente 13,4% de la traite humaine européenne.

    La scénographie de la salle 13 évoque l’entrepont d’un navire de traite. Cet espace (situé entre le pont du navire et les cales) est l’endroit où sont enfermés les captifs durant la traversée, des côtes africaines aux colonies. Cette salle permet aussi de comprendre les différentes étapes d’une campagne de traite. Les premières vitrines évoquent le moment du départ, c’est-à-dire l’armement du navire et la constitution de la cargaison. Les vitrines suivantes se rapportent à l’achat des captifs sur les côtes africaines, puis à la traversée. À la suite encore, d’autres présentent l’arrivée aux Antilles et la vente des captifs. Enfin, dans la dernière partie de la salle, une vitrine et une maquette sont consacrées aux conditions de vie et de travail des personnes mises en esclavage dans les plantations.

    Le bilan humain de la traite Atlantique est dramatique. Les expéditions françaises, à elles seules, sont responsables de la déportation d’1,3 million d’Africains. Nantes, d’où partirent 43 % des campagnes de traite françaises, a été le premier port de traite humaine du pays durant toute cette période.

    La plupart des documents présentés ici sont des archives commerciales : comptes d’armement ou de vente, factures et contrats. Précis et abondants, ils sont rédigés soit par le capitaine lors du voyage, soit par l’armateur. Si certains documents sont produits par une seule personne et destinés à un nombre restreint de lecteurs, d’autres sont écrits en plusieurs exemplaires et diffusés. Tout armateur se doit de rendre compte à ses actionnaires du déroulement de la campagne de traite. Les comptes d’armement, les contrats d’assurance et les livres de bord sont ainsi des documents qui aujourd’hui nous renseignent sur ce commerce pratiqué alors en toute légalité.

    Pour autant, les collections conservées dans un ancien grand port esclavagiste, si elles révèlent ce qu’a pu être ce commerce d’êtres humains, ne permettent à aucun moment de « raconter » l’esclavage. Il faut les renverser, parfois complètement, pour tenter d’évoquer ce que fut, pour celles et ceux qui le vécurent, l’horreur de ne plus s’appartenir.

    Préparer un navire de traite

    A l’entrée de la salle une carte animée évoque le première empire colonial français (1523-1763). Armer (c’est-à-dire équiper) un navire de traite nécessite une longue préparation et un investissement lourd. L’organisation d’une campagne coûte cher.

    Au départ du navire, la cargaison comprend plus d’une centaine de produits et d’objets, pour satisfaire les vendeurs d’esclaves africains. Ils sont à découvrir dans la vitrine « Quelques pièces de cargaison d’une mise-hors de navire » et dans la vitrine  » gagner le marché ».  10% de la cargaison est composée de bijoux, de miroirs, et autres objets de parure comme ceux exposés dans la vitrine « préparer la cargaison ». Ils sont parfois désignés sous le nom de « pacotille ». Contrairement à une idée reçue, ces objets ne suffisent pas pour acheter des captifs. Ils servent à payer la « coutume »: c’est-à-dire qu’ils sont offerts au roi ou à son représentant au début des négociations. 60% à 80% de la valeur la plus précieuse de la cargaison est constituée de cotonnades tissées, peintes ou imprimées, appelées indiennes. Imprimées à l’aide de bois gravés, elles sont importées par la Compagnie des Indes orientales. Elles sont fabriquées en Europe et notamment à Nantes après 1760. A la veille de la Révolution, les manufactures nantaises emploient 4 400 personnes. Ainsi, certaines familles qui se sont lancées dans l’armement investissent dans l’industrie textile qui devient un auxiliaire du négoce.

    Aux toiles s’ajoutent les armes à feu, la poudre et les munitions et, de manière plus secondaire, les armes blanches, ainsi qu’un assortiment important de vaisselles et de barres de métaux dites « manilles ». Toutes ces marchandises sont des produits d’échange pour l’achat de captifs. Tout capitaine se doit de les avoir s’il veut réussir sa campagne de traite. Les alcools, eaux-de-vie font aussi partie des cargaisons. Il existe aussi des demandes particulières, comme le long de la côte du Bénin, où les courtiers réclament des cauris, ces petits coquillages blancs, venus des îles Maldives et montés en chapelet.

    Le voyage entre Nantes et l’Afrique

    Le voyage entre Nantes et l’Afrique dure de 2 à 4 mois. Certains navires mouillent le long de la côte de Guinée, comme le montre la carte générale de la côte de Guinée, exposée dans cette salle. Les côtes occidentales de l’Afrique font plusieurs milliers de kilomètres. La traite a lieu en Mauritanie actuelle ; elle s’est développée des rivières du Sud au delta du Niger, mais aussi de part et d’autre du fleuve Congo, dans le pays de Loango et d’Angola.

    Des sites de traite fixes, des comptoirs et des forts s’échelonnent le long des côtes. Ils sont nombreux mais d’importance très variable. En 1769, après la suppression de la Compagnie des Indes, les navires vont aller sur la côte orientale de l’Afrique jusqu’au Mozambique, Kilwa, Ibo, Zanzibar. Plus de 400 sites de traite jalonnent les côtes. Les navires de traite disposent de plusieurs méthodes pour acquérir des captifs. La traite stationnaire, où toute la négociation a lieu au même endroit, est préférée à la traite itinérante. Mais la présence d’autres navires, une pénurie de captifs ou des prix élevés obligent souvent les capitaines à s’adapter et à pratiquer la traite de comptoir en comptoir.

    Des gravures présentent des forts européens : le fort de Xavier et le fort de Saint Georges de la Mine, le comptoir de Loanda, le fort Tacaray et le château Cormantin. Les forts et les comptoirs où les capitaines entrent en relation avec les représentants des rois africains ne sont que les points d’appui des opérations commerciales et non la marque d’une domination européenne sur le territoire. La présence de ces comptoirs européens participe au développement d’une classe marchande parmi les populations locales, qui sont installées près des forts. Il contribue aussi au développement des royaumes côtiers.

    Deux portraits de rois africains sont présentés. Le premier portrait représente Alkemy, roi du royaume d’ Adra situé le long de la côte des esclaves sur les côtes actuelles du Bénin et du Togo. Comme le précise l’inscription au bas de la gravure : en 1670, Alkemy conclut un accord commercial avec Louis XIV. Dès lors, les vaisseaux français bénéficient d’une protection particulière lorsqu’ils viennent commercer dans les comptoirs du royaume. L’achat des captifs y est facilité et les navires nantais peuvent profiter de cette opportunité dès le dernier tiers du 17e siècle. Le royaume d’ Adra disparaît en 1724; absorbé par un royaume qui deviendra, lui aussi, un partenaire privilégié des puissances européennes dans le cadre de la traite : le royaume de Dahomey.

    Le second portrait représente le roi du royaume de Monomatapa (sur les côtes de l’actuel Mozambique). Au second plan, vous apercevez des occidentaux dont un européen, discutant avec deux africains.
    Les Nantais se concentrent en principe sur les côtes occidentales de l’Afrique mais il leur arrive de se rendre jusqu’aux côtes d’Afrique orientale. C’est une solution de repli lorsque les comptoirs de l’Afrique de l’Ouest n’ont pas livré assez d’hommes, de femmes et d’enfants. Ils sont alors au contact de grandes nations africaines comme l’empire du Monomotapa qui a bâti sa fortune depuis le 10e siècle sur l’exploitation des mines d’or et les échanges internationaux avec l’Inde et le monde arabe.

    Acheter des captifs sur les côtes d’Afrique

    Les immenses besoins de main-d’œuvre servile dans les plantations sucrières des îles antillaises alors en plein essor vont accroitre considérablement la pratique de la traite. Fournis en armes par les Européens, auxquels ils doivent en échange procurer des captifs, les royaumes côtiers vont alors faire la guerre aux royaumes de l’intérieur. La guerre ou la razzia ne sont pas les seules méthodes pour obtenir des captifs. Le châtiment pour crime, vol, ou autre délit de droit commun, les dettes et l’asservissement par naissance donnent aussi l’occasion aux marchands d’esclaves de fournir les navires de traite européens.

    Le capitaine ne peut traiter directement avec les vendeurs d’esclaves, il doit s’adresser à des intermédiaires : les courtiers. Les transactions commencent ainsi avec le paiement des grandes coutumes, des droits d’ancrage et de traite. L’achat des captifs peut alors commencer. Elle se déroule sur terre et les captifs sont ramenés le soir sur le navire. Les entraves, présentées dans la vitrine, sont utilisées pour parcourir ces trajets.

    L’ouverture de la vente est une étape importante. Le cahier de compte du navire le Marquis de Bouillé, montre que l’achat des captifs implique la tenue d’une comptabilité rigoureuse. Les prix des captifs varient selon l’offre et la demande, mais aussi en fonction du sexe, de l’âge et de l’état de santé général. Les hommes et les adolescents valent ainsi plus cher que les femmes et les enfants. Les premiers sont les plus recherchés, principalement pour les travaux des champs dans les plantations. Chaque cargaison humaine comporte son lot de femmes pour la domesticité et aussi, à la fin du 18e siècle, pour les plantations de café, car les travaux y sont moins épuisants. L’âge moyen d’un captif se situe entre 15 et 30 ans. Les enfants sont achetés afin d’offrir aux colons de jeunes esclaves a priori dociles et malléables, pour venir épauler l’encadrement blanc. Selon la nature de la traite, stationnaire ou itinérante, l’opération est longue ; elle dure entre 3 et 6 mois. Une fois la traite terminée, le navire est prêt à quitter les côtes africaines pour la traversée de l’Atlantique.

    Plan, profil et distribution du navire la Marie Séraphique de Nantes, René Lhermitte, vers 1770, collection musée d’histoire de Nantes, château des ducs de Bretagne. (Loire-Atlantique) © Alain Guillard/LVAN.
    Plan, profil et distribution du navire la Marie Séraphique de Nantes, René Lhermitte, vers 1770, collection musée d’histoire de Nantes, château des ducs de Bretagne. (Loire-Atlantique) © Alain Guillard/LVAN.

    Le document Plan, profil et distribution du navire la Marie Séraphique est exceptionnel à plusieurs titres. Il représente l’arrivée des esclaves acquis par le capitaine Gaugy à bord de la Marie-Séraphique, navire négrier nantais armé par Jacques-Barthélemy Gruel. Au nombre de 307, ces hommes, femmes et enfants, traités à Loangue, sont amenés par les pirogues qui s’approchent du navire. Fait encore plus rare, les contenus détaillés de la cale, de l’entrepont et du pont, indiqués au-dessus de cette aquarelle, nous renseignent sur la manière dont s’organise la traversée. L’entassement des captifs, leur position sont notées avec minutie. On distingue que les hommes étaient fermement attachés ensemble. Ce témoignage visuel  confirme combien la traversée de l’Atlantique était une épreuve difficile. L’horreur de ce commerce peu représenté car jugé « comme un autre » apparaît ici clairement. Ce document a sans doute été réalisé à la demande de l’armateur. Le tableau général de la traite, commencée le 25 août et achevée le 16 décembre 1769, présenté dans la partie inférieure, est ainsi très précisément illustré.

    Une modélisation en 3D  La Marie-Séraphique présenté sur une borne à côté du document et une fiche « l’œuvre à la loupe » permettent d’en savoir plus.

    Histoire des captifs dans l’entrepont du navire de traite nantais La Marie Séraphique modélisation en 3D

    La traversée

    La maquette de La Marie-Séraphique montre un type de navire couramment utilisé pour les campagnes de traite. 300 à 350 captifs peuvent y être transportés. Pour la traversée de l’Atlantique, qui dure deux mois, les captifs voyagent le jour sur le pont et la nuit dans l’entrepont en position allongée. La coupe de la maquette de l’Aurore, présenté dans la vitrine permet de découvrir l’entrepont. Cet espace est aménagé par les charpentiers au moment de la traite en Afrique. Ils rajoutent des échafauds (c’est-à-dire des planchers) qui permettent d’entasser plus de captifs, soit en moyenne 2 à 3 esclaves pour 1,5 m3, ce qui correspond à un cube d’1.5 mètre de côté.

    Durant le trajet, la vie à bord est rythmée par les manœuvres et l’entretien du navire. L’entrepont doit être aéré et nettoyé avec du sable et du vinaigre tous les deux ou trois jours, pour minimiser les risques d’épidémie. Les captifs sont mis à contribution pour le nettoyage.

    Deux fois par semaine, ces derniers sont lavés à grande eau sur le pont ; les cheveux et les poils sont rasés et le chirurgien les ausculte tous. La dysenterie et la fièvre typhoïde, 2 maladies très contagieuses, sont les fléaux les plus redoutés. Le scorbut, dû à une mauvaise nutrition, touche autant les marins que les captifs.

    Les rations de nourriture et d’eau sont distribuées matin et soir. Après quelques semaines de mer, une fois les vivres frais écoulés, la nourriture est essentiellement constituée de légumes secs : riz, fèves, manioc et igname. Le capitaine compte alors sur des pêches fructueuses pour améliorer l’ordinaire.
    Durant la traversée, les captifs obtiennent des rations inférieures à celles de l’équipage, puis en vue des côtes antillaises leur quotidien est amélioré. En effet, la cargaison humaine est une marchandise précieuse et pour la revendre au meilleur, prix le capitaine doit la maintenir en bon état.
    Le taux de mortalité des captifs varie d’une campagne à l’autre : autour de 13% pour l’ensemble de la traite atlantique. À la fin du 18e siècle, la mortalité sur les navires négriers nantais est comprise entre 3,9% et 9,5%. Concernant l’équipage, le taux de mortalité de l’époque est évalué à 17,8% pour les expéditions françaises.
    Au terme d’une traversée d’environ deux mois, le navire approche des côtes antillaises.

    Maltraitances et résistances à bord des navires

    La traite atlantique est une pratique dont chaque étape est marquée par la violence : de l’arrachement à la terre et à la famille jusqu’à la mise en esclavage dans les colonies. Ainsi, tout au long de ce parcours, la violence et les résistances prennent différentes formes.

    La proximité des côtes favorise en effet les tentatives de fuite et les capitaines craignent les révoltes. Les objets présentés à proximité témoignent des méthodes de répression utilisées à bord des navires pour y faire face. Dans une vitrine sont présentées des pointes dites « anti-émeute », qui sont lancées au sol en cas de révolte. Au-dessus sont exposés deux tromblons, c’est-à-dire des armes à feu de courte portée à projectiles multiples. Ces armes sont essentiellement dissuasives et menaçantes, l’objectif du capitaine étant d’amener le plus grand nombre de captifs en bonne santé vers les Antilles. Ainsi les émeutes comme les suicides doivent être évités. Mais les actes de torture et les meurtres ne sont pas exclus, notamment à la suite d’une révolte, afin de dissuader les captifs de toute tentative.

    La vente des personnes mise en esclavage dans les colonies

    Les ventes ont lieu à terre ou à bord du navire. La première solution est recommandée par les autorités de Saint-Domingue et certains armateurs nantais. Mais l’option de la vente à bord (moins coûteuse) est préférée par les capitaines. Les captifs font alors l’objet d’un « rafraichissement » : ils sont lavés, rasés et leur ration quotidienne est augmentée, cela afin de les rendre plus présentables aux yeux des acheteurs.

    Pour l’organisation et le déroulement de la vente, le capitaine collabore avec les commissionnaires des maisons de vente, qui connaissent bien le milieu local et peuvent ainsi choisir leurs clients. Au préalable, le capitaine a reçu une autorisation de vente auprès de l’amirauté. Une demande d’autorisation pour l’ouverture de la vente du navire nantais, Le Père de famille à Port-au-Prince est présentée. Une date est fixée à la suite d’une inspection sanitaire des esclaves : il s’agit ici du 14 juillet 1788. Les ventes, alors annoncées par affichage et dans la presse, se font à l’encan, c’est-à-dire en enchères publiques au plus offrant. Le capitaine constitue des lots à vendre rapidement : les femmes, les enfants, ainsi que les captifs les plus affaiblis, sont vendus avec les plus beaux esclaves ; les meilleurs sujets sont appelés « pièces d’Inde ».

    Une fois le prix arrêté, un engagement est signé par l’acheteur, c’est le « bon d’achat ». Dans la vitrine, à côté de l’autorisation de vente, on peut voir un bon d’achat à l’ordre de Monsieur Horquelard, capitaine du navire l’Étoile. Il a été rédigé en 1783 lors d’une vente organisée à Saint-Domingue. Généralement, les bons font mention sur la première ligne, de la somme convenue et des modalités de paiement, ici 21 600 livres. Une somme importante si l’on considère que le revenu annuel d’un salarié modeste s’élève alors à 300 livres. En bas du bon d’achat, figurent le nom de l’acheteur et le nombre de captifs achetés, dans le cas présent six hommes et trois femmes.

    Les paiements se font presque toujours en produits coloniaux : sucre, café, indigo ou tabac., comptant ou à crédits sur plusieurs années parfois. Une campagne de traite engendre 2 à 4 voyages de retour de marchandises. Ainsi l’esclave, par son travail, rembourse des frais engagés pour sa mise en servitude.

    Vivre dans une plantation

    Le sucre est de loin l’industrie la plus « dévoreuse d’hommes » : en effet, l’espérance de vie dans une plantation est de 5 à 10 ans en moyenne et la mortalité y est très élevée. Pour le travail épuisant du sucre, les planteurs recherchent donc avant tout des jeunes hommes entre 20 et 25 ans, puis des adolescents car ceux-ci peuvent être formés à des métiers plus spécialisés, enfin les femmes œuvrent aux petits travaux et la domesticité.

    Une maquette présente une plantation sucrière de Saint-Domingue. La plantation est un milieu clos et très organisé. Les lieux de vie (les cases) sont séparés des lieux de travail, soit des champs de canne à sucre et des zones de traitement et de transformation du sucre.

    La hiérarchie en place dans le système esclavagiste réserve aux nouveaux arrivants (appelés « bossales »), les travaux les plus durs, notamment ceux des champs. Au terme d’une année sur l’habitation, les plus habiles rejoignent les esclaves dits d’atelier qui ont la charge du fonctionnement des infrastructures de l’habitation : le moulin, la purgerie et la sucrerie. En effet, la canne à sucre est coupée puis broyée dans le moulin. Ensuite, la sève récoltée est cuite plusieurs fois dans de grandes cuves, tandis que les déchets de la canne servent de combustible. Par la suite, le sucre est mis en barriques ou dans des cônes de terre cuite (les formes à sucre) pour séchage dans le bâtiment appelé la purgerie.
    Le sucre se cristallise alors en laissant s’écouler la mélasse, qui est transformée par distillation en alcool, le tafia.

    Au quotidien, la vie est rythmée par le travail. Les personnes mises en esclavage travaillent 10 à 12h par jour et le dimanche est leur seul jour de repos. Pour la personne esclavagisée, la vie dans une plantation, qu’elle soit de canne à sucre ou de tabac, est extrêmement pénible, souvent courte et marquée par la violence. Un plan de l’ habitation sucrière de Saint Domingue appelée « La Solitude » présenté au-dessus de la maquette montre la même organisation. Située dans le quartier des Arcahaÿes, elle appartenait au nantais Jérome Maré . Le dessin a été réalisé dans le cadre de sa succession.

    Également au-dessus de la maquette, sur un écran, un ensemble d’images montre la vie des personnes mises en esclavage dans les colonies…des images de travail des plus banales jusqu’aux images de châtiments les plus violents.
    À leur arrivée aux îles, la première violence physique faite aux personnes mises en esclavage est le marquage au fer :  » l’étampage ». Les esclaves sont peu considérés, comme en fait foi l’Etat de la situation de l’habitation Boutin exposé ici. Les esclaves sont présentés comme un type de bétail. Ils perdent de plus leur identité en devenant la propriété du maître, qui les fait alors baptiser et leur donne un nouveau nom.

    Dans la plantation, la violence est quotidienne et les punitions sont sévères en cas de désobéissance. L’attaque d’un encadrant est punie de mort. Parmi les formes de réactions à la servitude, la plus courante est la résistance passive qui consiste à mettre de la mauvaise volonté dans l’obéissance aux ordres et l’exécution du travail. Les plus radicales sont l’avortement, l’infanticide ou le suicide.

    Lorsqu’une personne mise en esclavage tente de s’enfuir, elle est accusée de « marronnage ». Les sanctions appliquées peuvent alors aller jusqu’à la mort. Elles sont prévues par le Code Noir.

    On parle de petit ou de grand marronnage, selon qu’il s’agisse d’une fugue occasionnelle de quelques jours ou d’une tentative de fuir définitivement la plantation. Du grand marronnage, sont ainsi nées de véritables communautés autonomes, vivant de la chasse, de la pêche et de la cueillette ou du pillage des habitations. Pour stopper ce marronnage qui met en danger le système esclavagiste, des expéditions militaires punitives sont organisées par le gouvernement colonial. Afin de punir celles et ceux qui sont attrapés des entraves de cou comme celles qui sont exposées, sont portés à titre d’exemple, pour décourager toute tentative d’évasion.

    Maquette d’une plantation sucrière de Saint-Domingue, collection musée d’histoire de Nantes, château des ducs de Bretagne (Loire-Atlantique) © Alain Guillard/LVAN.
    Maquette d’une plantation sucrière de Saint-Domingue, collection musée d’histoire de Nantes, château des ducs de Bretagne (Loire-Atlantique) © Alain Guillard/LVAN.

    En sortant de la salle, trois bornes sont à votre disposition. Les deux premières ont pour thème le rôle de Nantes dans la traite atlantique européenne.Et la dernière présente un extrait du film « paroles d’esclaves, les derniers témoignages » de Serge Bilé  et de Daniel Sainte- Rose Franchine, tourné en mai 2010.

    La France et la traite atlantique

    Salles 14 &15
    « Chez les messieurs du commerce »

    Salle 14, « Chez les messieurs du commerce », musée d'histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Salle 14, « Chez les messieurs du commerce », musée d’histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    Les négociants recherchent le confort dans des appartements bien meublés. A Nantes, leurs hôtels particuliers se situent le long du quai de la Fosse ou sur l’Ile Feydeau. La présentation de ces vitrines restitue le luxe et le raffinement de ces intérieurs.
    Le paravent chinois et les porcelaines de la compagnie des Indes présentées dans la salle 14 témoignent non seulement du goût prononcé des élites nantaises pour les produits chinois, mais aussi du rôle essentiel joué par la compagnie des Indes dans les échanges commerciaux du 18e siècle. La compagnie des Indes ne fournit pas seulement une partie des produits d’échanges pour l’achat des captifs, elle alimente aussi l’élite, enrichie grâce au négoce en porcelaines, meubles et tissus précieux.

    Dans cette salle sont aussi exposés des meubles de port : un argentier et un meuble à deux corps. Le terme de « meubles de port » désigne le mobilier réalisé en acajou massif dans les ports français de la façade atlantique au 18e siècle. Nantes est alors un grand centre de production, comptant jusqu’à 80 menuisiers-ébénistes. L’acajou, bois précieux et dur, de couleurs brun rouge, est rapporté directement des Antilles. Les petites vitrines face au paravent contiennent des porcelaines de la compagnie des Indes et de l’argenterie.

    Dans la salle 15, un coffre-fort symbolise la richesse des négociants et des armateurs. C’est un élément important du bureau destiné à abriter les liquidités et l’ensemble des documents commerciaux et comptables des armateurs. La petite table dite à « cabaret » présentée dans la vitrine sert essentiellement à la dégustation de boissons chaudes exotiques : thé, café ou chocolat servies dans de la porcelaine de la Compagnie des Indes, semblable à celle posée  sur la table.Des objets exposés comme  la tabatière représentant une femme esclavagisée témoignent des activités de leur propriétaire. Réalisée dans des matériaux précieux, ces objets ont appartenu à des familles nantaises ayant participé à ce commerce.

    Un tableau anonyme du 18e siècle représente une jeune femme s’apprêtant à percer l’oreille de son esclave pour y mettre une créole. Dans ce tableau, la domination de la femme européenne sur l’enfant créole est rendue physiquement et symboliquement. La boucle d’oreille, le collier de servitude et la livrée de domestique que porte le jeune garçon confirment son statut d’esclave.

    En 1777, un grand recensement nous apprend que la ville de Nantes compte près de 700 personnes de couleur dont vraisemblablement 280 vivent en esclavage. La très grande majorité de ces hommes, femmes et enfants est entrée sur le territoire métropolitain avec son ou sa « propriétaire », généralement des planteurs (36 %), mais également des bourgeois (31 %). Lorsqu’ils ne sont pas affectés à des tâches domestiques, les esclaves qui vivent à Nantes sont envoyés chez des artisans afin d’apprendre des métiers indispensables à la vie des colonies (tonnelier, sellier, tailleur…) ou s’apparentant à l’artisanat de luxe (perruquier, cuisinier…).

    Si leurs conditions de vie sont très différentes des personnes soumises au travail forcé dans les plantations coloniales, leur statut servile est un carcan identique.

    Les registres anciens conservent certains des prénoms et des noms de ces personnes, les obligations règlementaires imposant de les déclarer aux autorités au moment de leur entrée sur le territoire français. La majorité de ces prénoms leur sont donnés par leur propriétaire. Ces noms imposés sont, une fois encore, l’illustration d’une domination qui veut s’exercer de manière physique mais aussi symbolique sur les individus. À Nantes, entre 1692 et 1793, 4 712 personnes vivant dans la servitude ont été inscrites sur les différents registres.

    Musée-d'histoire-de-Nantes.-Nantes-(Loire-Atlantique).-©Bernard-Renoux_LVAN-(9)
    Portrait de Pierre Grégoire de Roulhac, collection musée d’histoire de Nantes, château des ducs de Bretagne (Loire-Atlantique)© Bernard-Renoux/ LVAN

    Le portrait d’un seigneur du Limousin Pierre Grégoire de Roulhac, peint en 1757 par le peintre suisse Négrini, témoigne de l’engouement des élites pour les produits exotiques au 18e siècle. Vêtu d’habits de soie et de brocart, le seigneur de Roulhac exhibe ici son goût pour le mobilier en acajou, un bois exotique importé de Cuba.

    Il possède également un service en porcelaine de Chine, posé sur un plateau laqué de la même provenance.

    Assis à table, ce seigneur déguste une boisson très à la mode : du chocolat chaud… En témoigne la chocolatière en argent présente au deuxième plan à gauche. Naturellement amère, la boisson doit être agrémentée de sucre, dont il n’hésite pas à donner un morceau à ses chiens.

    Ce geste provocant, ostentatoire, rappelle que les élites, consommatrices de produits coloniaux, s’émeuvent peu du système esclavagiste mis en place pour produire ces denrées exotiques.

     

     

     

     

     

    Salles 16 &17
    La ville des négociants

    Salle 16, la ville des négociants, musée d'histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Salle 16, la ville des négociants, musée d’histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    Même si la ville se pare de modernité, elle n’en est pas pour autant gagnée aux idées nouvelles des Lumières et demeure avant tout une ville de commerce.

    De profondes transformations urbaines marquent cette période. Passant de 40 000 habitants au début du 18e siècle à 80 000 au début du suivant, la ville encore toute médiévale, enserrée dans son enceinte, va s’agrandir et se moderniser. De 1755 à la veille de la Révolution, l’enceinte disparaît pour laisser place aux nouveaux projets d’urbanisme proposés par l’architecte Ceineray. Mathurin Crucy achève le programme d’embellissement initié par son prédécesseur. Il propose l’aménagement de nouveaux quartiers, la place Royale, le quartier Graslin, le cours Cambronne et termine l’aménagement des cours à l’est de la cathédrale. Il est aussi l’auteur d’importants bâtiments et monuments publics : la Bourse, les bains publics, la halle à blé, la colonne Louis XVI et surtout le théâtre.

    La bourse de Nantes est le principal lieu de rencontre des négociants nantais, qui y font leurs transactions commerciales. C’est aussi le siège du consulat de commerce (organe de défense des intérêts des commerçants) et d’une assemblée représentative de 50 marchands. Le premier édifice de la Bourse a été construit en 1641 au bord de la Loire, près du port, mais un second bâtiment vient le remplacer au 18e siècle. À partir de 1784, l’architecte Mathurin Crucy conçoit un nouveau bâtiment pour la Bourse de Nantes. Les premières pierres sont posées en 1790. L’architecte envisage la mise en place de 10 statues sur son bâtiment. Mais les événements révolutionnaires n’ont pas permis l’exécution de ce programme. Un dessin préparatoire d’une des sculptures est exposé en salle 16.

    Dans cette salle sont aussi exposés des balcons, une porte et un relief sculpté provenant d’hôtels particuliers construits entre 1720 et 1760.

    Salle 17, la ville des négociants, musée d'histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Salle 17, la ville des négociants, musée d’histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    Dans la salle 17, une reconstitution en 3D de Nantes en 1757, à partir du survol du plan Cacault dressé à cette même date, permet de pénétrer, lors de promenades virtuelles, dans les quartiers les plus significatifs de Nantes, à la veille des grands embellissements de la ville à la fin du 18e siècle.
    En complément, un film de 11 minutes montre les grandes réalisations architecturales réalisées entre 1760 et 1850, qui forgent l’identité actuelle de Nantes.

    Salle 18
    Nantes en Révolution

    Salle 18, Nantes en Révolution, musée d'histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Salle 18, Nantes en Révolution, musée d’histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne. Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    Nantes et les idéaux révolutionnaires

    Dès 1788, l’auteur et voyageur anglais Arthur Young qualifie Nantes de ville « enflammée pour la liberté ». L’adhésion à la Révolution et à ses idéaux s’exprime alors de diverses manières. Notamment de façon originale et émouvante avec les prénoms donnés à certains enfants nantais, qui témoignent du patriotisme de leurs parents. Certains de ces prénoms sont présentés sur un des murs (exemples de noms, pour les filles : Carmagnole Désir de la paix ou Victoire, Liberté et pour les garçons : Ardent Montagnard, Marat ou Sans-Culotte).

    Afin de remédier à la crise institutionnelle et de mettre en place des réformes financières, le roi Louis XVI convoque les états généraux. Les représentants du clergé (les prêtres), de la noblesse et du Tiers Etat (ceux n’ayant aucun privilège) y sont invités pour exposer les souhaits du peuple français. Un cahier de doléances est alors rédigé dans chaque paroisse.
    Sur un des murs de la salle sont présentées des reproductions d’articles de cahiers de Doléance. La question de la traite atlantique et de l’esclavage est quasiment inexistante des débats. L’article 81 du cahier de la sénéchaussée de Nantes et Guérande mentionne tout de même que : « Les navires négriers seront protégés pendant le temps de la traite à la côte d’Afrique ». Les armateurs sont pragmatiques et tiennent au maintien de leurs intérêts économiques. Dans la région, seule la commune de Barbechat évoque l’abolition de l’esclavage dans l’article 12 de son cahier de doléances. Il y est écrit : « Il n’y aura plus aucun esclave en France ni dans les colonies françaises de l’Amérique. ».

    La déclaration universelle des droits de l’homme d’août 1789 affirme que tous les hommes naissent libres et égaux en droits sans s’appliquer pour autant aux personnes esclavagisées. Cette idée d’égalité est alors contestée par les négociants nantais. Craignant pour leur commerce, ils se rapprochent des négociants bordelais pour constituer un groupe de pression et lutter contre les propositions abolitionnistes de la société des Amis des Noirs. Le 4 février 1794 sous la pression des premières révoltes menés par les libres de couleur et les esclaves de Saint-Domingue, la Convention abolit l’esclavage dans les colonies françaises.

    Dans une vitrine est présenté le portait d’un jeune esclave en habit républicain. Ce portrait témoigne de l’ambigüité de la période révolutionnaire et de la contradiction nantaise sur le sujet de l’esclavage. Ici, un jeune domestique est vêtu d’un habit aux trois couleurs de la nouvelle république et arbore la cocarde révolutionnaire sur son chapeau. Pourtant, il porte autour du cou un collier de servitude en métal sur lequel il est coutume d’écrire le nom de son propriétaire.

    La révolution Haïtienne

    Le processus révolutionnaire en France touche également les colonies, même si les armements nantais vers Saint-Domingue restent inchangés jusqu’en 1791.Une importante révolte éclate alors dans la partie nord de l’île de Saint-Domingue. Une gravure intitulée vue des quarante jours d’incendie des habitations de la plaine du Cap Français, témoigne de la première insurrection des esclaves. Les plantations sont incendiées et les moyens de production de sucre et de café réduits à néant. Le calme ne revient qu’en juin 1792 lorsque la France accorde l’égalité politique aux hommes de couleur et Noirs libres.

    Deux représentants de la République : Léger-Félicité Sonthonax et Étienne Polverel sont envoyés sur l’ile pour s’assurer de l’application de cette loi. Le retour au calme de la population n’est alors que provisoire.

    En février 1793, la France entre en guerre contre l’Angleterre et la Hollande. L’Angleterre qui domine les mers, coupe les routes traditionnelles du commerce nantais. Des navires négriers de Nantes, comme La Dorade, dont la maquette est présentée dans cette salle, deviennent alors des corsaires. Les propriétaires de ces navires obtiennent de la part du gouvernement l’autorisation de piller les navires de commerce des pays avec lesquels la France est en guerre. A la même époque, une nouvelle insurrection éclate dans la ville du Cap-Français. Les rebelles sont sous les ordres d’un ancien esclave affranchi, Toussaint-Louverture. Son portrait gravé est présenté au mur. Cette gravure satirique est éditée au Cap-Français au moment de son arrestation. Devant l’ampleur de la révolte et le risque qu’elle présente pour l’économie Française, Sonthonax et Polverel abolissent l’esclavage sur l’île après en avoir fait la promesse aux insurgés ayant accepté de rejoindre les troupes républicaines pour combattre les indépendantistes royalistes, le 4 février 1794 . Les généraux noirs, Jean-François, Biasson et Toussaint Louverture se rallient alors à la République. Toussaint est nommé gouverneur adjoint de l’île. Plus de quatre ans plus tard, il en reprend le nord, alors aux mains des Anglais, et unifie les parties française et espagnole sous son autorité. Chargé de rédiger la loi spéciale qui doit régir l’île, il lui donne la forme d’une Constitution  en 1801 et se nomme gouverneur général à vie. Mais au début du 19e siècle, Bonaparte décide de reconquérir ce territoire et de rétablir l’esclavage dans les colonies françaises. Alors que les révoltes reprennent, Toussaint Louverture est arrêté. Il meurt en prison en avril 1803. L’esclavage est rétabli. Dessalines, le nouveau général en chef, continue le combat et obtient, en quelques mois, la capitulation de l’armée française. Le 1er janvier 1804, l’indépendance de l’île est proclamée. Saint-Domingue, ancienne colonie esclavagiste, devient Haïti, la première république noire du monde.

    De 1793 à 1810, les guerres maritimes, ont raison du négoce avec les îles qui s’effondre presque totalement. L’activité économique du port de Nantes va mettre plusieurs années à redémarrer.

    Salle 19
    La recherche d’un nouvel horizon

    Salle 19, la recherche d’un nouvel horizon, musée d'histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Salle 19, la recherche d’un nouvel horizon, musée d’histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    La traite illégale

    En 1815, le retour de la paix relance le négoce nantais. Les armateurs et les négociants tentent de renouer avec les destinations qui ont fait leur richesse durant tout le 18e siècle, notamment avec l’Afrique et les Antilles. De nombreux armateurs Nantais reprennent alors leurs activités de traite même si le contexte est plus délicat. Depuis 1807, les Anglais ont interdit la traite atlantique.En 1814, une convention arrachée à la France par l’Angleterre, autorise les Français à poursuivre la traite pour une durée de 5 ans seulement. Finalement, il faut attendre le 8 janvier 1817, pour que Louis XVIII interdise la traite en France. Mais cette loi n’est pas respectée et pendant plus d’une décennie, Nantes assure 76% des campagnes de Traite françaises. On estime que 102 000 captifs sont transportés sur les navires nantais au 19e siècle, à une époque où la traite est devenue illégale.

    Une partie des documents exposés dans la vitrine et sur le mur témoigne de ce commerce illégal. Il était par exemple facile alors d’acheter des fers pour esclaves lors de ventes publiques en ville.

    L’aquarelle montrant une scène de traite sur la côte d’Afrique témoigne d’une forme moins organisée et moins visible de la traite atlantique. Les navires viennent alors chercher à terre de petits groupes d’hommes et de femmes. Ces campagnes sont programmées en dépit de la loi. Devant l’importance du trafic illégal, l’état prend des mesures pour décourager ce commerce. Les mesures répressives, comme la saisie des navires et des cargaisons, amènent peu à peu les derniers armateurs nantais à renoncer à la traite.A partir de 1881, la loi prévoit de punir, plus uniquement les capitaines  mais aussi les armateurs.

    Les idées abolitionnistes

    L’esclavage ayant été rétabli en France par Napoléon Bonaparte, le combat pour son abolition se poursuit au début du 19e siècle. Dans une des vitrines, un plan issu de Faits relatifs à la traite des Noirs montre les conditions inhumaines du transport des captifs à bord des navires. Ce document témoigne aussi du long combat mené en Europe pour l’abolition de la Traite. Ainsi, dès 1788, William Wilberforce, un homme politique, crée en Angleterre, la Société pour l’abolition de la traite. En France, l’abbé Grégoire et Jean-Jacques Brissot (deux autres hommes politiques) forment, dans les premiers jours de la Révolution, la Société des amis des Noirs et tentent de changer les mentalités. Les livres illustrés sont alors largement utilisés comme outil de propagande.

    En 1834, des hommes politiques et des intellectuels tel Victor Schoelcher, l’un des militants les plus ardents, fondent la Société française pour l’abolition de l’esclavage. L’emblème de cette société (un esclave enchaîné à genoux) est présenté ici. Cette emblème s’inspire du sceau de la société anglaise qui est accompagné de la devise « Ne suis-je pas ton frère, ne suis-je pas un homme ? ». Ce même emblème se retrouve sur le bol exposé.

    Les idées abolitionnistes se diffusent de multiples manières, et notamment par le biais des arts décoratifs. L’existence d’un tel objet démontre ainsi que la propagation des idées abolitionnistes dans les milieux bourgeois du début du 19e siècle ne se fait pas uniquement par le livre. Mais à Nantes, les mentalités évoluent peu. Il faut attendre la troisième loi abolitionniste du 1831 pour mettre un terme à cette pratique. L’armateur risque désormais 10 à 20 ans de travaux forcés et les bailleurs de fonds comme les assureurs, la réclusion.

    En 1848, l’abolition de l’esclavage marque le coup d’arrêt définitif de ce commerce en France.

    La statue en bois représentant une Vierge à l’enfant est à l’origine la figure de proue du navire, le Regina Coeli. Ce trois-mâts est lancé pour le compte d’une maison d’armement nantaise, alors que l’esclavage a été aboli sept ans plus tôt. Malgré tout, les besoins en main d’œuvre restent très importants en Guadeloupe, Martinique et dans les nouvelles îles à sucre de l’Océan Indien. Mais désormais, toute personne qui vient y travailler, doit le faire de son plein gré. Une nouvelle organisation se met donc en place sur le modèle anglais du coolie trade : c’est l’engagisme. Il s’agit d’aller recruter officiellement des travailleurs volontaires sur les côtes africaines et surtout indiennes. Ils s’engagent alors pour 3 à 5 ans après avoir signé de son nom ou si on ne sait pas écrire poser une croix sur un contrat. Les colons font travailler des hommes qui se sont contractuellement engagés mais  en réalité, les conditions de recrutement et de transport restent violentes. Une fois arrivés dans les plantations, leur vie n’est pas très différente de celle des personnes mise en esclavage qui les ont précédés. L’engagisme est une traite déguisée jusqu’à la fin du 19e siècle. Ainsi, entre 1849 et 1889, 130 000 Indiens auraient quitté leur pays dans ce cadre pour peupler et travailler dans les îles coloniales françaises et britanniques.

    Certaines campagnes de recrutement se déroulent mal. C’est le cas pour le Regina Coeli qui a quitté Saint-Nazaire pour les côtes du Libéria en août 1857. Le capitaine Simon négocie avec les autorités locales l’engagement de plus de 450 hommes, femmes et enfants. Mais, quelques mois plus tard, l’embarquement des recrues dégénère en révolte sanglante. Le navire ayant subi de lourdes pertes est ramené à St-Nazaire par les marins survivants. A la démolition du navire, l’armateur offre la figure de proue au couvent Marie Réparatrice (actuellement couvent des Dominicains), à Nantes, en hommage aux hommes de l’équipage décédés.

    Chronologie des abolitions de l’esclavage au 19e siècle

    Salle 24
    La grande ville de l’ouest

    Salle 24, la recherche d’un nouvel horizon, musée d'histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Salle 24, la recherche d’un nouvel horizon, musée d’histoire de Nantes. Château des ducs de Bretagne Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    L’industrie sucrière au 19e siècle

    L’industrie sucrière du 19e siècle s’inscrit dans le prolongement des activités commerciales du siècle précédent.

    Suite à la perte de Saint Domingue, c’est en Guadeloupe, Martinique et surtout dans les îles de l’océan indien (La Réunion, l’île Maurice et pour une part plus restreinte à Rodrigues), que le sucre de canne est produit. Il arrive brut et subit les opérations de raffinage en France. A partir de 1815, la transformation du sucre prend le pas sur l’activité textile déclinante. De grands industriels viennent alors s’installer en bord de Loire. Ces raffineries emploient des centaines d’ouvriers. Toujours dans cette vitrine sont présentés quelques outils : des moules à pain de sucre, une mesure et une pelle à mélasse.

    Ces outils sont utilisés au quotidien dans les raffineries nantaises. Dans les années 1860, Nantes devient le principal centre de raffinage français ; il produit plus de 63 000 tonnes de sucre traité. Parmi les plus importantes raffineries, sont à signaler celles de Louis Say de Jean-Baptiste Etienne ou de Louis Cézard. En 1886, Jean-Baptiste Etienne et Louis Cézard fusionnent, créant ainsi la raffinerie de Chantenay. L’essor de cette activité enclenche une dynamique dans la métallurgie et dans la chimie. Des fonderies fabriquent les cuves nécessaires à la chauffe du sucre mais aussi des évaporateurs à sirop. Le modèle fabriqué par la société Legal fils est exposé lui aussi dans la vitrine à droite. Le sucre raffiné alimente alors les biscuiteries comme L.U ou la Biscuiterie Nantaise.

    Sculpture de Liza Marcault-Derouard collection musée d’histoire de Nantes, château des ducs de Bretagne Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.
    Sculpture de Liza Marcault-Derouard collection musée d’histoire de Nantes, château des ducs de Bretagne Nantes (Loire-Atlantique) ©André Bocquel/LVAN.

    Accepter le passé négrier nantais

    Une sculpture réalisée par Liza Marcault-Derouard afin de commémorer le 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage figure un esclave, les bras levés, se libérant de ces chaînes. Elle a été inaugurée le 25 avril 1998 sur le quai de la fosse à Nantes à l’initiative de plusieurs associations nantaises réunies autour de « Mémoires d’Outre Mer ». Quelques jours plus tard, l’œuvre est renversée et lors de sa chute, elle perd ses avant-bras. Cet acte de vandalisme, dont on ignore l’origine, témoigne de la difficulté du processus de reconnaissance de ce passé.

    En effet, jusqu’au dernier quart du 20e siècle, la traite atlantique pèse lourdement dans les rapports qu’entretient Nantes avec son passé. Le silence, entretenu pendant plus d’un siècle et demi, tient notamment au fait que les armateurs ne quittent pas la ville lorsque la traite cesse. Certains s’adaptent à la nouvelle économie et fondent de nouvelles entreprises. Leurs descendants font alors partie des élites et des notables de la ville. Ainsi, même si les Nantais entretiennent une certaine nostalgie pour l’âge d’or du port après son déclin, ce commerce est rarement évoqué.

    Le travail de reconnaissance du passé négrier commence vraiment en 1976 lorsque la traite atlantique, exposée dès 1924, est réintroduite comme telle dans le propos du musée. Puis le projet « Nantes 85 » s’amorce. L’engagement d’historiens et de membres d’associations permet alors la réalisation d’un premier colloque national sur ce sujet malgré le report du projet d’exposition.

    La première grande exposition temporaire consacrée à la traite atlantique et à l’esclavage en France, intitulée les Anneaux de la mémoire, est présentée au château en 1992.

    En février 2007, l’ouverture du musée d’histoire de Nantes et de ses salles dédiées à la traite atlantique sont un nouveau pas vers l’acceptation de cette histoire.

    On peut poursuivre la découverte dans la ville en suivant les panneaux d’information placés devant les monuments et dans les quartiers en relation avec ce passé nantais. Ce parcours urbain de 1.5 km relie symboliquement le musée d’histoire de Nantes et le Mémorial de l’Abolition de l’esclavage. Il est composé de 12 panneaux d’information. On peut également découvrir le Mémorial de l’abolition de l’esclavage. Conçu par l’artiste Krzysztof Wodiczko et l’architecte Julian Bonder, il marque symboliquement une période de plus de vingt-cinq ans d’action publique, nécessaire pour développer la connaissance et la reconnaissance du passé négrier nantais. Au-delà de la mémoire des victimes de la traite atlantique, il rend hommage aux luttes contre les traites et les esclavages dans le monde.

    Présentation du mémorial
    Les citations du mémorial

    Contacts

    Afin de répondre au mieux à vos attentes, nous souhaiterions connaître vos réactions et suggestions sur ce dossier enseignant.
    Contacter rencontres.pedagogiques@chateaunantes.fr
    © Château des ducs de Bretagne, musée d’histoire de Nantes, actualisé en août 2022.

    Dossier enseignant élaboré à partir de textes écrits par l’équipe de conservation.
    Liens avec les programmes et propositions de parcours pour visites autonomes élaborées par les enseignants chargés de mission :

    1er degré
    – Sylvie Chatelier CPC Nantes Est, enseignante chargée de mission.
    – Véronique Julien CPC St Sébastien Vertou, enseignante chargée de mission.
    – Jean-Pascal Susini CPC Vallet – Sud Loire Vignoble, enseignante chargée de mission.

    2e degré
    – Nicolas François, professeur d’histoire géographie, enseignant chargé de mission collège.
    – Béatrice Corbel, professeur d’histoire géographie, enseignant chargé de mission en lycée
    – Stanislas Guillet, professeur d’histoire géographie lettres, enseignant chargé de mission lycée pro.
    – Soizick Jarno, professeur d’histoire géographie en lycée.
    – Élodie Isoard, professeur d’histoire géographie, enseignante chargée de mission lycée.
    – Béatrice Clergeau, professeur de lettres, chargée de mission Médiathèque J.Demy, coordonnatrice académique Poésie-Lecture-Écriture.

    Dossier en ligne sur www.chateaunantes.fr/enseignants
    Coordination : Laurence D’haene, chargée du développement et de la politique des publics.

    Liens avec le programme

    Lycée général

    L’abolition de la traite et de l’esclavage
    La France devient au XVIIIe siècle un acteur majeur de la traite négrière transatlantique. Nantes est, devant Bordeaux, le premier port français et fait figure de véritable « capitale négrière » du commerce triangulaire. A partir de 1815, sous l’influence du mouvement abolitionniste anglais, la traite est théoriquement interdite. Trois lois (1818, 1827, 1831) réaffirment successivement en France cette interdiction, alors qu’une traite illégale importante se poursuit.
    ⇨ Pourquoi l’abolition de la traite a-t-elle été aussi difficile à faire appliquer en France ?

    Public : Classe de Seconde générale.
    Programme d’Histoire:


    Tâche complexe : l’abolition de la Traite en France
    Consigne 1 : Un débat a lieu à la Chambre des Députés en France en 1822 pour décider d’une loi plus sévère confirmant l’abolition de la traite. Vous êtes député et vous prenez part au débat en vous appuyant sur des preuves (qui sont les objets du musée).
    Fiches enseignants et élèves disponibles dans la rubrique visites autonomes

    OU

    Consigne 2 : Un débat a lieu à la Chambre des Députés en France en 1822 pour décider d’une loi plus sévère confirmant l’abolition de la traite. Vous rédigez un texte engagé en vous appuyant sur des preuves (qui sont les objets du musée).
    Fiches enseignants et élèves disponibles dans la rubrique visites autonomes
    Mise en œuvre :
    – La classe est divisée en 2 groupes. Chaque groupe va mener une enquête à partir des objets du Château pour comprendre les intérêts contradictoires entre partisans de la traite et abolitionnistes, et donc les difficultés à abolir la traite en France.
    – L’enseignant choisit la forme de restitution qui lui paraît pertinente : débat (consigne 1) ou écriture d’un texte (consigne 2).
    – Visite des salles du Château et travail en autonomie des élèves (2h). Des aides sont proposées aux élèves qui rencontrent des difficultés et qui ont besoin d’être guidés. Les fiches élèves sont disponibles dans la rubrique visite en autonomie.
    – Rédaction par les élèves des textes ou organisation des arguments pour le débat (1h en classe).
    – Restitution en classe sous forme de débat ou lecture de textes (1h).

    Lycée professionnel

    Le programme d’histoire-géographie de la classe de seconde professionnelle
    Programme d'histoire : "Circulations, colonisations et révolutions (XVe-XVIIIe siècle) ; "Métiers, compagnons, compagnonnage et chef-d’œuvre au XIXe siècle".
    Programme de géographie : "Production mondiale et circulation des personnes, des biens et des informations"

    Webographie


    Histoire des captifs dans l’entrepont du navire de traite nantais La Marie Séraphique modélisation en 3D

    A travers la modélisation 3D de La Marie-Séraphique et des illustrations d’époque, retrouvez les conditions effroyables dans lesquelles vécurent 1 300 personnes embarquées de force hors d’Afrique entre 1769 et 1774 lors des 4 voyages du navire jusqu’à Saint-Domingue, la principale colonie caribéenne française, aujourd’hui nommée Haïti. Cette modélisation a été réalisée pour le musée d’histoire de Nantes et pour slavevoyages.org, site internet répertoriant l’ensemble des campagnes de traite atlantique et hébergé à l’Université d’Emory, Atlanta.

    Le programme a fait l’objet d’un financement de l’institut Hutchins, Université d’Harvard. Direction scientifique: Marcy Alexander (Université d’Emory), David Eltis (Université d’Emory), Bertrand Guillet (Musée d’histoire de Nantes), Paul Lachance (Université d’Ottawa), Nafees M. Khan (Université de Clemson), Nicholas Radburn (Université de Lancaster), Jane Webster (Université de Newcastle). Modélisation, scénarisation et voix : Ian Burr, Steve Bransford, Lis Dautaj (Université d’Emory, Emory Center for digital Scholarship), Delia.

    Crédits : Musée d’histoire de Nantes et collection particulière © 2021 Photography David Giancatarina.

    www.youtube.com/watch?v=81xFn9zxmW8&list=PL5KnZCRs8WIOz8D-lR4l7Dv3i-czldXee
    LE PODCAST À BORD DE LA MARIE-SÉRAPHIQUE

    Un docu-fiction en 7 épisodes, produit par le Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes.

    Ce podcast est une fiction historiquement documentée d’une campagne de traite atlantique nantaise, qui nous fait entrer dans l’his­toire à travers 7 personnages. La préparation au départ de Nantes, la navigation jusqu’aux côtes africaines, l’achat des captifs, la traversée jusqu’à Saint-Domingue, ainsi que le retour du vaisseau avec le sucre, le café et le cacao acquis en paiement des individus vendus pour être mis en esclavage. La traite atlantique et l’esclavage colonial ont enrichi Nantes, la France et l’Europe aux 17e et 18e siècles.

     

    bit.ly/3qU83RD
    UNE VISITE VIRTUELLE DE L’EXPOSITION L’ABÎME. NANTES DANS LA TRAITE ATLANTIQUE ET L’ESCLAVAGE COLONIAL, 1707-1830

    Elle permet de se déplacer dans l’exposition, de découvrir les objets, d’écouter les interviews de Krystel Gualdé, commissaire de l’exposition, certains dispositifs sonores ou encore regarder des dispositifs multimédias.

    my.matterport.com/show/?m=nXfU1YmvPca&fbclid=IwAR30LoZKg0MpH8_f-fsQoJCj6ibWx1Jxm55Ow1FWHb4P9YS_fzAfIiP1aKA
    Podcast - Les mémoires vives

    réalisé en partenariat avec Slate.fr

    Épisode 1 – Rendre la parole

    Les colons ont laissé les vestiges qu’ils ont voulu

    • Épisode 2 – Fragments de vie d’esclave

    Comment faire entendre la voix des personnes mises en esclavage ?

    • Épisode 3 – La France face à son passé esclavagiste

    Faut-il déboulonner Colbert ?

     

     

    bit.ly/3lvZvyz
    Google Arts & Culture – Nantes et la traite atlantique

    Présentation en très haute définition des œuvres majeures de la collection du musée d’histoire de Nantes en lien avec la traite.

    artsandculture.google.com/exhibit/nantes-et-la-traite-atlantique/RAIyHNkP-SnbIQ
    Mémorial de l’abolition de l’esclavage – Nantes

    Présentation du site, ressources sur l’esclavage hier et aujourd’hui, infos pratiques.

    memorial.nantes.fr
    L’INTÉGRALITE DES COLLECTIONS SUR LA TRAITE ATLANTIQUE SUR INTERNET à partir du 15 octobre

    L’intégralité des collections du musée consacré à la traite atlantique et à l’esclavage colonial sont en ligne. Un nouveau portail offre aux internautes la possibilité de consulter les notices des objets ou de découvrir la collection grâce à des parcours thématiques. Contextes, dates, explications et photos, sont accessibles facilement, grâce à une recherche simple et intuitive. Vous pouvez retrouver, par exemple, les aquarelles de La Marie-Séraphique, les portraits des armateurs nantais et les objets évoquant les luttes et les abolitions.

    collections.chateaunantes.fr/
     Livret de ressources : travailler en esclavage.

    Livret de ressources réalisé par la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage pour accompagner les enseignants dans le cadre du concours de la Flamme de l’égalité  dont le thème est travailler en esclavage.

    memoire-esclavage.org/concours-flamme-de-legalite-un-nouveau-dossier-pedagogique-pour-les-enseignants-publie-par-la
    Nantes Patrimonia

    Nantes Patrimonia se donne pour ambition d’offrir un espace pérenne de découverte et d’échanges autour des patrimoines, dans leur richesse et leur diversité.
    Ce site de la Ville de Nantes géré au quotidien par la Direction du Patrimoine et de l’Archéologie, en lien étroit avec les Archives de Nantes.
    Entrées possibles : esclaves, mémorial, noirs, traite négrière, etc.

    patrimonia.nantes.fr/home.html
    L’expédition du Saint-Edouard, une enquête historique autour d’un navire négrier, Archives départementales de Loire-Atlantique

    Le navire le Saint-Édouard part de Nantes en mars 1741, chargé des marchandises pour « faire la traite des Noirs, et autres marchandises ». Du port de Nantes aux côtes africaines, des Antilles au retour des marchandises à Paimboeuf, suivez un navire négrier dans son « commerce » singulier, à travers les archives. L’élève ou le simple internaute, dans une démarche de découverte, endossent le rôle de l’historien, réunissent et sélectionnent les documents, les déchiffrent et les confrontent.
    Grâce à différentes activités et questionnaires interactifs, l’application multimédia permet d’analyser et comprendre l’organisation d’une expédition négrière, ses étapes et ses acteurs.

    archives.loire-atlantique.fr/jcms/decouvrir/application-multimedia/lapplication-multimedia-lexpedition-du-saint-edouard-une-enquete-historique-autour-dun-navire-negrier-fr-p1_12265?portal=c_5110
    Les Anneaux de la mémoire

    L’association Les Anneaux de la Mémoire a pour vocation la mise en œuvre de projets culturels sur les thématiques des mémoires, de l’histoire de la traite transatlantique et de ses héritages. Leur site propose des fiches et outils pédagogiques.

    www.anneauxdelamemoire.org/

    Spécifiquement pour les enseignants

    Ressources concernant l’histoire et la mémoire de l’esclavage - BNF

    Le blog L’Histoire à la BnF propose une série de ressources documentaires, susceptibles d’intéresser les historiens et un plus large public. De nombreuses ressources de la Bibliothèque nationale de France (BnF) accessibles en ligne sont indiquées, ainsi que des ressources extérieures.

    histoirebnf.hypotheses.org/9788
    La Flamme de l’égalité histoire et mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions – Ministères de l’Education nationale et des Outre-mer

    Site ressource pour permettre aux enseignants la réalisation d’un projet sur l’histoire des traites, des captures, sur la vie des esclaves et les luttes pour l’abolition sur leurs survivances, leurs effets et leurs héritages contemporains. Le concours a été créé dans le prolongement de la loi du 21 mai 2001 qui reconnaît la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Il est piloté depuis 2015 par la Fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement.

    www.laflammedelegalite.org
    La Route de l’esclave — UNESCO

    Le projet de l’Unesco a pour objectif de faire connaître les traites et les esclavages, de mettre en lumière les interactions entre les peuples et contribuer à l’instauration d’une culture de tolérance. Le site internet propose un volet pédagogique avec des informations historiques et des pistes pédagogiques.

    fr.unesco.org/themes/promouvoir-droits-inclusion/route-esclave
    L’esclavage, comprendre son histoire — Lumni

    Articles, vidéo et accès à des textes de référence à destination des enseignants.

    www.lumni.fr/dossier/l-esclavage-comprendre-son-histoire
    L’histoire par l’image

    La base de données permet une étude de l’histoire de France entre 1643 et 1945 à travers les productions iconographiques.A noter sur la traite et l’esclavage : des albums « Portraits d’esclaves » , « Le rétablissement de l’esclavage » , des études « la traite illégale », « le plan d’un bateau négrier », « la traite à la côte d’Angole ».

    www.histoire-image.org/fr
    MOOC « Connaître l’esclavage »

    Outils numérique proposé en 2015 par l’Institut du Tout-Monde, il s’agit d’un cours en ligne ouvert à tous. Deux niveaux sont proposés : « Panorama historique de base » est destiné à un large public et « Cycles d’approfondissement » vise une spécialisation.

    www.lesmemoiresdesesclavages.com/mooc1.html
    L'enseignement de l'esclavage, des traites et de leurs abolitions dans l'espace scolaire hexagonal, INRP, 2006-2010

    Résultats d’une enquête sur l’enseignement de l’esclavage en France lancée en 2006 à l’INRP avec son équipe de l’ECEHG (enjeux contemporains de l’enseignement de l’histoire-géographie). Analyse des programmes et des manuels scolaires, études de 2 cas régionaux, Nantes et Bordeaux et présentation de pratiques de classe.

    www.cnmhe.fr/IMG/pdf/RAPPORT_ESCLAVAGE_INRP_2011.pdf

    Institutions ressources

    Fondation pour la mémoire de l’esclavage des traites et de leurs abolitions

    Créée en 2018 et reconnue d’utilité publique en novembre 2019, cette fondation a pour projet de soutenir les actions ayant trait à la recherche, la mémoire et la pédagogie sur les traites, l’esclavage et leurs abolitions ainsi que de promouvoir la luttre contre les discriminations, le racisme, les préjugés et toute forme d’esclavage contemporain.

    gip-mmeta.org
    Mémorial ACTe

    Inauguré en mai 2015, le Mémorial ACTe est le Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage.

    memorial-acte.fr
    Société de plantation, histoire & mémoires de l’esclavage à la Réunion – musée historique de Villèle

    Site thématique très riche en ressources sur l’esclavage à la Réunion.

    www.portail-esclavage-reunion.fr
    Banque numérique des patrimoines martiniquais

    Dossier « L’esclavage à la Martinique », avec des repères historiques, des documents numérisés et des pistes pédagogiques.

    www.patrimoines-martinique.org/?id=328
    Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE)

    Ce comité rassemble des spécialistes du sujet. Son but est de faire des propositions et des recommandations au gouvernement sur la conservation, la sensibilisation et la diffusion de l’histoire de la traite et de l’esclavage. Le site propose des ressources pédagogiques, une webographie et d’informations sur les commémorations.

    www.cnmhe.fr/index.php

    Sites anglophones

    Slavery images : a visual record of the African slave trade and Slave life in the early African diaspora

    Banque d’images illustrant la traite des noirs et l’esclavage, créé et alimenté par des universitaires américains de Virginie et du Colorado. Le site est associé au projet la Route de l’esclavage de l’UNESCO et pensé comme un outil pour les enseignants, étudiants et grand public.

    www.slaveryimages.org/s/slaveryimages/page/welcome
    International slavery museum – Liverpool (Grande-Bretagne)

    Le musée international de l’esclavage a ouvert ses portes en 2007 à Liverpool, à l’occasion du 200e anniversaire de l’abolition de la traite. Le port de Liverpool est un des principaux lieux de départ de la traite atlantique.

    www.liverpoolmuseums.org.uk/international-slavery-museum
    Slave voyages

    Cette base de données recensant plus de 36 000 voyages de traite entre le 16e et le 19e siècle est le fruit d’un partenariat universitaire international.

    www.slavevoyages.org


    Bibliographie


    Des ressources proposées par le château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes

    Nantes dans la traite atlantique

    Gualdé K., Nantes, Éditions du Château des ducs de Bretagne,  Collection Les Indispensables, 2021, 84p.
    La traite atlantique a concerné entre 13 et 17 millions d’hommes, de femmes et d’enfants capturés, vendus et transportés d’Afrique vers les colonies de l’Amérique pour devenir esclaves, entre le début du XVIe et la fin du XIXe siècle. La France tint une part importante dans ce commerce, organisant près de 14% de la totalité des campagnes de traite. Quant au port de Nantes, il fut le premier port négrier du royaume.
    Le musée d’histoire de Nantes éclaire sans concession ce pan de l’histoire de la ville, dans le contexte global de la traite et des luttes abolitionnistes en Europe et dans le monde.

     

    L'Abîme. Nantes dans la traite atlantique et l'esclavage colonial 1707-1830

    Gualdé, K. Éditions du Château des ducs de Bretagne, 2021, 320 p.

    Le bilan humain de la traite atlantique est dramatique. D’une extraordinaire brutalité, elle a concerné entre treize et dix-sept millions d’hommes, de femmes et d’enfants sur une période allant de la deuxième moitié du XVIe siècle à la fin du XIXe siècle. Les campagnes françaises, à elles seules, sont responsables de la déportation d’un million trois cent mille Africains. Nantes fut le premier port négrier de France.
    Récit de la traite atlantique et de l’esclavage colonial au XVIII siècle  et au XIXe siècle, cet ouvrage, richement illustré, offre une approche globale, à l’échelle de plusieurs continents, et s’ancre plus précisément dans l’histoire nantaise en y dévoilant le passé esclavagiste de la ville. Les trajectoires individuelles et collectives témoignent ici d’une mémoire sensible à laquelle il s’agit de faire face, pour mieux comprendre les enjeux de ce terrifiant commerce d’êtres humains.
    Catalogue de l’exposition de 2021-2022, L’Abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial 1707-1830, au Château des ducs de Bretagne.

    Enchaînés, Dans l'entrepont de la Marie-Séraphique

    Alexandrine Cortez, Antoine Rivalan, Bertrand Guillet, Christopher Lannes, Joël Odone, Krystel Gualdé. Éditions Petit à petit, 2021, 77 p.

    A bord de la Marie-Séraphique, navire négrier Nantais, redécouvrez ses sinistres campagnes vers les côtes d’Afrique puis vers Saint-Domingue, son commerce triangulaire et le terrible destin de ses esclaves.
    Ouvrage réalisé en collaboration avec les éditions Petit à petit.

    Liberté ! Le Mémorial de l'abolition de l'esclavage

    Vergès F., Jouzeau M.H., CHÉREL E., Nantes, Château des ducs de Bretagne, 2015, 104p.
    Ancré au cœur de la ville de Nantes, sur la rive de la Loire, d’où partaient les bateaux négriers, le Mémorial inauguré en 2012 est un lieu de recueillement, de méditation et de réflexion. En dédiant le monument aux textes antiesclavagistes à travers le monde, les concepteurs Krzysztof Wodiczko et Julian Bonder offrent un espace où les mots luttent contre l’oubli et activent une mémoire citoyenne. Avec des extraits d’écrits contre l’esclavage.

    La Marie-Séraphique, navire négrier

    Guillet B., Nantes, Memo, 2010, 192p.
    La Marie-Séraphique est un navire négrier, construit et armé à Nantes pour la traite des Noirs au 18e siècle. Le musée d’histoire de Nantes en possède deux images aquarellées, dont l’une est un document unique au monde par la représentation détaillée qu’elle donne de l’entassement des captifs africains à bord du navire. Un décryptage minutieux de ces images permet à l’auteur de rendre sensible la réalité concrète de la traite. En même temps qu’il révèle les mécanismes et l’économie d’une campagne de traite, à la lumière d’archives inédites, son récit fait revivre pour le lecteur les acteurs de cette histoire tragique: l’armateur, le capitaine, l’équipage, et, bien sûr, les hommes et les femmes emmenés en esclavage.

    Des ressources sur la traite nantaise

    Commerce atlantique, traite et esclavage (1700-1848) : recueil de documents des Archives départementales de Loire-Atlantique

    Archives départementales de Loire-Atlantique, Rennes, PUR, 2018, 175p.
    Découverte du commerce atlantique, de la traite des Noirs, de l’esclavage et de leurs abolitions à partir de documents conservés dans les fonds et collections des Archives départementales de Loire-Atlantique. Des documents y sont reproduits et présentés.

    Nantes au temps de la traite des Noirs

    Petré-Grenouilleau O., Paris, Hachette, (nouv. édition) 2014, 278p.
    Ce livre décrit les opérations de traite, les conditions des expéditions, le milieu négrier, la ville qui s’anime derrière ce trafic. Olivier Pétré-Grenouilleau explique comment Nantes fut aux 18e et 19e siècles la capitale incontestée de la traite en France, avec la moitié des expéditions connues au 18e siècle nantaises.

    Les ports négriers face à leur histoire : politiques de la mémoire à Nantes, Bordeaux et Liverpool

    Hourcade R., Paris, Dalloz, 2014, 506p.
    Version remaniée d’une thèse en sciences politiques qui propose une analyse comparée des politiques publiques relatives à la mémoire historique de l’esclavage dans trois anciens ports négriers : Nantes, Bordeaux et Liverpool. Comment ces villes, confrontées à un lourd passé négrier, tentent-elles de restaurer leur image par l’action publique ? Un chapitre est consacré à « Nantes : une municipalisation précoce de la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage ». L’auteur y explique comment la municipalité a pris en charge les processus de légitimation de cette histoire dès 1983.

    La Bonne-Mère : navire négrier nantais 1802-1815

    Saugera E., Nantes, Les Anneaux de la mémoire, 2012, 196p.
    Eric Saugera nous décrit l’histoire au 19e siècle du navire négrier nantais La Bonne-Mère à travers l’analyse du journal de traite de ce même navire. Ce journal de traite, document inédit et récemment déposé à l’association des Anneaux de la mémoire, fait écho au journal de bord entreposé lui au Château de Ducs de Bretagne à Nantes. Il explique le système de la traite illégale.

    Place publique n°34. Visiter avec des élèves le Mémorial de l’abolition de l’esclavage

    D’Haene L., Fortin C., Juillet-Août 2012, pp.131-133.
    De nombreux élèves visitent le Mémorial depuis son ouverture, en mars 2012. Ils éprouvent le plus souvent un choc émotionnel qui doit être prolongé par un apport pédagogique. La découverte du mémoiral est complémentaire de la visite des salles du Musée d’histoire de Nantes consacrées à la traite négrière.

    Place publique n°29. Traite négrière : regarder le passé en face

    septembre-octobre 2011.
    Ce numéro de la revue locale propose un dossier sur la traite nantaise mais aussi les questions de mémoires.

    Barbechat, Nantes, Paimboeuf : sur les traces de la traite négrière, Nantes

    Les Anneaux de la mémoire, 2008, 32 p.
    Cette plaquette dresse un inventaire des lieux du pays nantais qui peuvent évoquer la traite des Noirs. Hôtels particuliers, bâtiments divers de Nantes et du pays nantais. Les sites sont complétés par un éclairage sur les noms de navires négriers, les commémorations et la présence des gens de couleur dans la région au 18e siècle.

    Cahiers des Anneaux de la mémoire n°1 au n°18

    Les Anneaux de la mémoire, 1999-2018
    L’association nantaise Les Anneaux de la Mémoire publie régulièrement depuis plus de 20 ans une collection d’articles d’auteurs investis dans les thématiques des traites esclavagistes et des esclavages. La collection est composée de 18 numéros thématiques.

    Pour aller plus loin

    Etre esclave : Afrique-Amériques, 15e-19e siècle

    Coquery-Vidrovitch C., Mesnard E., Paris, La Découverte, (nouv. édition) 2019 335p.
    Etude de l’évolution du phénomène esclavagiste en traitant à parts égales les différents acteurs européens, africains et américains. Une place importante est consacrée aux relations directes entre Afrique et Amérique, la traite en droiture. Les auteurs ont souhaité s’affranchir des discours mémoriels et fonder leur analyse prioritairement sur les récits d’esclaves.

    Les routes de l'esclavage : histoire des traites africaines, 6e-20e siècle

    Coquery-Vidrovitch C., Paris, Albin Michel, 2018, 230p.
    Cette synthèse de l’histoire des traites esclavagistes depuis l’Afrique subsaharienne présente les différentes routes empruntées par les esclaves vers l’Afrique du Nord, la Méditerranée, l’Atlantique, les Caraïbes ou les Amériques, entre le 6e et le 20e siècle, avec un éclairage sur les diasporas d’esclaves de par le monde.
    Ouvrage en lien avec un documentaire produit par Arte.

    La traite des noirs

    Grenouilleau O., Paris, PUF, (3e édition), 2018, 127p.
    Synthèse de la collection « Que sais-je ? ».

    Les abolitions de l’esclavage

    Dorigny M., Paris, PUF, 2018, 126p.
    Synthèse de la collection « Que sais-je ? ».

    Le Code noir : idées reçues sur un texte symbolique

    Niort J.F., Paris, Le cavalier bleu, 2015, 117p.
    Examen et réfutation de jugements fréquents sur l’Edit de mars 1685, texte fondateur du droit colonial français : les origines du nom de Code noir, la part de Colbert dans son élaboration, les droits accordés aux maîtres et aux esclaves, etc.
    Avec en fin d’ouvrage, la plus ancienne version connue de l’édit de 1685, conservée aux Archives nationales.

    Atlas des esclavages : De l'Antiquité à nos jours

    Dorigny M., Gainot B., Paris, Autrement, (4e édition) 2013, 96 p.
    Les pratiques esclavagistes à l’échelle mondiale depuis l’antiquité jusqu’à nos jours à travers cartes et infographies : la traite des esclaves du 15e au 19e : l’expansion de la traite par l’internationalisation des échanges mais aussi en contrepartie l’essor du mouvement abolitionniste ; enfin la permanence de l’esclavage dans nos sociétés contemporaines et la difficile œuvre de mémoire.

    Dictionnaire des gens de couleur dans la France moderne. Volume 2, La Bretagne. Entrée par année (début 16e siècle - 1792)

    Noël E., Genève, Droz, 2013, 964p.
    Se basant sur les fonds d’archives locales, départementales et nationales, à travers l’armement maritime, les registres des amirautés et des paroisses, ce dictionnaire révèle l’existence de « nègres esclaves », rarement affranchis, dans la plupart des familles bourgeoises de Bretagne au siècle des lumières. Le premier volume concerne Paris, le 3e le midi.

    Questions sur la traite et l’esclavage des noirs

    Saugera E., Morlaas, Cairn, (nouv. édition) 2012, 91 p.
    Refonte totale de l’ouvrage « La traite des noirs en 30 questions » paru en 1998 aux éditions Geste. Les mêmes questions sont abordées mais les réponses sont enrichies de l’apport de la recherche historique, des nouveaux écrits et de l’activité mémorielle autour du sujet. Dans l’avant-propos, un intéressant retour sur les évolutions de l’historiographie française sur la traite et l’esclavage ainsi que sur la muséographie des villes concernées telle Nantes ou Bordeaux.
    Chronologie de l’ère négrière du 15e au 18e siècle et les dates importantes de l’ère abolitionniste au 19e siècle en fin d’ouvrage. Des pistes bibliographiques sont apportées à la suite de chaque question-réponse ainsi que des cartes simples.

    Etre noir en france au 18e siècle

    Noël E., Paris, Tallandier, 2006, 320p.
    Cet ouvrage présente la situation des milliers de Noirs et gens de couleurs qui ont pénétré en France de la mort de Louis XIV à la Révolution. Les images sur l’identité et la condition noire (de l’animal au mythe du bon sauvage), la législation relative à ces personnes, leur situation réelle à Paris, Bordeaux ou Nantes et leur rôle dans la Révolution sont abordés. Documents annexes, index et bibliographie complètent le propos.

    Des vidéos à regarder

    Les routes de l’esclavage

    Coquery-Vidrovitch C., Arte, 2018.
    Documentaire accompagné d’un ouvrage de synthèse dont la spécificité est de présenter les différentes routes empruntées par les esclaves vers l’Afrique du Nord, la Méditerranée, l’Atlantique, les Caraïbes ou les Amériques, entre le 6e et le 20e siècle, avec un éclairage sur les diasporas d’esclaves de par le monde.

    Une histoire de l'esclavage : pour une approche éducative à partir des collections du musée Schoelcher et du patrimoine de Guadeloupe

    CRDP de Guadeloupe, 2011.
    Un outil multimédia né d’une expérience éducative menée par la circonscription de Pointe-à-Pitre et le musée départemental Victor Schœlcher (Conseil Général de la Guadeloupe) auprès de six classes de cycle 3. La réalisation d’un livret de visite destiné aux jeunes visiteurs du musée a été l’occasion d’aborder différentes thématiques historiques à partir des collections d’œuvres d’art. L’histoire de l’esclavage, des traites négrières et des abolitions a été particulièrement développée à la demande des enseignants. Des outils pédagogiques ont été élaborés à partir des collections du musée Schœlcher afin de répondre à cette demande. Le dvd propose l’ensemble des outils réalisés à l’occasion du projet pour faire profiter le plus grand nombre de cette expérience.
    Plutôt destinée aux professeurs des écoles mais les outils pédagogiques peuvent aussi convenir dans le cadre du collège ou du lycée.

    Toussaint-Louverture et l’abolition de l’esclavage

    LUTAUD L., NIVOIX G., CRDP de Franche-Comté, 2008.
    Le film raconte la première abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1794 à travers la figure emblématique de la Révolution haïtienne, Toussaint-Louverture, et dans un contexte où l’économie de plantation jouait un rôle essentiel dans la prospérité de la France. Les compléments abordent de façon synthétique le statut de l’esclave, le système esclavagiste et la question de la transmission mémorielle au travers de témoignages. La version longue du film, télédiffusée à plusieurs reprises, est incluse (52 min).
    Des textes scientifiques et des pistes d’exploitation pédagogique enrichissent le film.

    Des documentaires pour les plus jeunes

    L’esclavage

    Almeida Mendes (de), A., Thibaud C., Paris, Les Arènes, 2019.
    Un livre qui se déplie en une frise de 3 mètres et de 60 dates sélectionnées et expliquées par deux universitaires spécialistes.

    Abécédaire de l'esclavage

    Fagour-Daïri R., Lamentin, Caraibétions, 2018, 54p.
    A partir de 6 ans.
    26 mots et 26 illustrations pour aborder la question de l’esclavage avec les enfants.

    Esclaves et négriers

    Guéroult M., Fleurus, 2012, 63p. A partir de 11 ans.
    Un documentaire très complet sur l’esclavage de l’Antiquité jusqu’aux asservissements actuels. La possibilité de le lire par chapitre thématique (une double page à chaque fois) le rend utilisable par séquences.Le DVD retrace les fouilles archéologiques entreprises à l’initiative de l’auteur (spécialiste d’archéologie sous-marine et membre du comité scientifique international du programme « La Route de l’Esclave » créé en 2005 par l’UNESCO) sur l’île de Tromelin au large des côtes malgaches où s’échouât un bateau négrier en 1761. Une soixantaine d’esclaves laissés sur l’île par l’équipage y vécut une quinzaine d’années avant que les rescapés soient secourus.

    Des fictions pour les plus jeunes

    Alma. Volume 1, Le vent se lève

    Timothée de Fombelle, Paris, Gallimard jeunesse, 2020, 388p. A partir de 11 ans. Roman
    En 1786, Alma, 13 ans, quitte la vallée d’Afrique qui la protège du reste du monde pour partir seule à la recherche de son petit frère disparu. Pendant ce temps, à Lisbonne, le jeune Joseph Mars embarque clandestinement sur La Douce Amélie, l’imposant navire de traite du cruel capitaine Gardel. Il est en quête d’un immense trésor mais c’est Alma qu’il découvre.

    Les esclaves oubliés de Tromelin

    Savoia S., Marcinelle,Dupuis, (nouv. édition) 2019, 105p.
    A partir de 10 ans. Bande dessinée.
    En juillet 1761, le navire négrier l’Utile fait naufrage sur un îlot perdu au milieu de l’océan Indien éloigné de 470 kilomètres de la terre la plus proche. L’équipage blanc abandonne sur place 80 Malgaches survivants. Les rescapés vont survivre sur cette minuscule île pendant 15 ans : le 29 novembre 1776, le chevalier de Tromelin récupére les huit esclaves survivants, sept femmes et un enfant de huit mois. Une fois connu en métropole, ce « fait divers » sera dénoncé par Condorcet et les abolitionnistes, à la veille de la Révolution française. Invité à rejoindre une expédition de l’archéologue Max Guérout sur l’île Tromelin, le dessinateur Sylvain Savoia y séjourne en 2008 et réalise une bande dessinée qui mêle la parole des esclaves au journal de bord de la mission archéologique.

    Le nègre de Nantes

    Pinguilly Y., Paris, Oskar, (nouv. édtion) 2013 297p. A partir de 13 ans. Roman
    Malouana a 23 ans. Né à Saint-Louis du Sénégal d’un père armateur nantais et d’une mère native des îles de la Lune, il décide d’être peintre et s’installe à Paris en 1870. Il prend part aux combats et rencontre Victorine Moilin, jeune orpheline qu’il a eue pour modèle avant l’insurrection. Elle lui raconte son sauvetage par Aimé Jules Maroteau, déporté au bagne de Nouméa.

    Catfish

    Pommier M., Paris, Gallimard jeunesse, 2011, 82p. A partir de 10 ans. Album
    Le récit de la vie de Scipio Catfish est un hommage à César Chelor, esclave affranchi et un des premiers fabricants d’outils américains. Il quitte les Antilles enfant comme esclave après s’être enfui du bateau qui l’a amené en Amérique. Auprès du Vieux Georges, il apprend un métier et à vivre dignement.

    Mémoire de l’esclavage

    DIANTANTU S., Lamentin, Caraïbe édition, 2010-2015, 5 tomes. A partir de 13 ans. Bande dessinée
    Une série sur l’histoire de l’esclavage qui se veut un rappel historique et exhaustif de ce que furent les terribles pratiques des traites orientale, intra-africaine et occidentale à travers les âges.
    Cette bande-dessinée est un projet soutenu par La Route de l’esclave de l’Unesco.

    Victor Schoelcher : « Non à l’esclavage »

    Dhôtel G., Arles, Actes sud junior, 2008, 78p. A partir de 13 ans. Récit
    L’engagement de Victor Schoelcher contre l’esclavage qu’il a fait abolir définitivement en France et dans les colonies françaises en 1848.

    Tamango

    Mérimée P., Paris, Hatier classiques, (nouv. édition) 2008, 47p. A partir de 13 ans. Nouvelle
    Dans cette nouvelle publiée en 1829, le capitaine Ledoux commande le navire négrier l’Espérance. Alors qu’il obtient des esclaves de Tamango, guerrier sénégalais, celui-ci se retrouve lui-même en esclavage.
    Le texte de l’oeuvre est précédé d’une présentation de l’auteur. Suit un dossier pédagogique, carnet de lecture, en trois parties : étudier l’oeuvre ; lectures complémentaires ; les définitions-clés.

    La vie de Frederick Douglass, esclave américain écrite par lui-même

    Douglass, F., Paris, Gallimard Jeunesse, 2006, 180p. A partir de 13 ans.
    Le récit autobiographique d’une des plus grandes voix abolitionnistes d’Amérique. Né captif, Frederick Douglass fut très vite séparé de sa mère. Après avoir travaillé comme esclave de nombreuses années dans le Maryland, il parvient à s’échapper à 20 ans vers New York puis le Massachusetts. Bénéficiant de beaucoup d’éloquence, il se fait remarquer et trouve un écho favorable auprès de la Société antiesclavagiste du Massachusetts. Il apprend à écrire, fait son autobiographie et plus tard parvient à racheter sa liberté. Ses mémoires nous permettent de suivre son parcours et de rendre compte du système de l’esclavage américain au 19e siècle.
    Le témoignage bénéficie d’un accompagnement pédagogique qui permet de situer le récit dans le contexte de l’esclavage et des luttes abolitionnistes. Il est également enrichit d’autres textes, témoignages, discours politiques…

    Des recueils de textes

    Arts & lettres contre l'esclavage

    Dorigny M, Paris, Cercle d’Art, 2018, 208p.
    Témoignage sur l’engagement d’artistes, célèbres ou moins connus, dans la lutte contre l’esclavage et la traite des êtres humains, à travers la présentation d’une centaine d’oeuvres reproduites.

    Voix d'esclaves : Antilles, Guyane et Louisiane françaises : 18e-19e siècles

    Rogers D., Paris, Karthala, 2015, 184p.
    Contributions à l’histoire de l’esclavage aux Antilles, en Guyane et en Louisiane, à partir de l’analyse et du commentaire de sources judiciaires et administratives datant du 18e et 19e siècles, dont des extraits sont publiés dans cet ouvrage.

    “C'est à ce prix que vous mangez du sucre...” : les discours sur l'esclavage d'Aristote à Césaire : anthologie

    Paris, Flammarion, (nouv. édition) 2015 175p.
    Anthologie historique et littéraire sur l’esclavage et les grands débats suscités par le sujet. Les textes d’Aristote, Sénèque, La Boétie, Hugo…, réunis en cinq parties : droit et esclavage, la traite des Noirs, les révoltes d’esclaves, les discours abolitionnistes, la survivance de l’esclavage.

    Libres et sans fers : paroles d'esclaves français : Guadeloupe, Île Bourbon (Réunion), Martinique

    Régent F., Gonfier G., Maillard B., Paris, Fayard ,2018, 299p.
    Cet ouvrage expose les conditions de vie et de travail des esclaves de Martinique, Réunion et Guadeloupe au 19e siècle, à travers des témoignages issus de procès : les relations nouées entre eux ou avec leurs maîtres et commandeurs, leur mode de culture, les moments privilégiés où ils pouvaient échapper aux impératifs de leur statut…

    Terres d’esclaves : histoire de la traite, Aquitaine, Afrique, Amériques

    Archives départementales de Gironde, 2009, 244p.
    Reproduction d’une soixantaine de textes entre 1672 et 1852 conservés aux archives départementales de Gironde.

    Esclaves. Regards de Blancs 1672-1913

    Camara E., Dion I., Dion J., Archives nationales d’outre-mer, 2008, 272p.
    Des récits, lettres et rapports, provenant des Archives nationales d’outre-mer ont été écrits par des témoins et acteurs de l’esclavage en provenance surtout des côtes africaines et des îles à sucre des Caraïbes.

    Des ressources pédagogiques

    TDC n°1036. Afrique, esclavage et traite

    Merriaux J. M., Mai 2012.
    Pour appréhender la diversité de l’esclavage, dont l’approche est rendue délicate par le ponds de la colonisation et les enjeux politiques. La traite atlantique, qui se déroule sur quatre siècles, a longtemps focalisé l’attention des historiens. Elle vient s’ajouter aux traites orientales, moins connues, qui assurent au continent africain son intégration au commerce mondial depuis l’Antiquité. Institution largement répandue, l’esclavage a constitué un élément essentiel du fonctionnement des sociétés africaines.

    Comprendre la traite négrière atlantique

    Marzagalli S., CRDP d’Aquitaine, 2009, 269 p.
    Synthèse des connaissances historiques sur la question de la traite et de l’esclavage. Dans la première partie, Silvia Marzagalli, professeur d’histoire moderne à l’université de Nice-Sophia Antipolis, livre une synthèse récente et actualisée sur la question. Dans la seconde partie, 160 documents (cartes, textes, gravures, …) permettent d’aller à la rencontre des différents acteurs et de mieux comprendre leur quotidien, leurs aspirations et leurs combats.
    160 documents aussi délivrés sur cédérom en suivant l’ordre et les thématiques du plan de l’ouvrage.
    À destination de l’enseignement secondaire et supérieur, des CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles).

    Quel enseignement de la traite négrière, de l'esclavage et des abolitions ?

    Actes du séminaire, 4-6 novembre 2004, CRDP Créteil, 2008, 133p.
    Chercheurs, enseignants, responsables de programmes scolaires ont été réunis pour discuter de la démarche d’enseignement de la traite, de l’esclavage et de l’abolition. Les grands thèmes sont abordés et des exemples d’activités proposés.

    Enseigner l'histoire des traites négrières et de l'esclavage : cycle 3

    Mesnard E., Désiré A., CRDP Créteil, 2007, 284p.
    Les auteurs, historien-professeur en IUFM et documentaliste, mettent à disposition de leurs collègues la réflexion historique nécessaire ainsi que des propositions pédagogiques utilies pour enseigner les traites des noirs et l’esclavage en cycle 3. Chaque oeuvre est présentée et accompagnée de pistes pédagogiques.

    Informations pratiques


    Questions pratiques

    Quelle est la meilleure période pour venir au Château des ducs de Bretagne ?

    La période de plus forte fréquentation des groupes se situe d’avril à juin. Nous vous conseillons donc de venir entre septembre et mars, si votre programme vous le permet.

    Les jours de forte fréquentation des groupes se situent le mardi et le jeudi. Nous vous conseillons donc de venir le mercredi ou le vendredi, si votre planning vous le permet.

    Quelles sont les modalités de paiement ?

    Le règlement s’effectue après la visite, à réception de la facture
    envoyée par Le Voyage à Nantes.

    Combien dois-je prévoir d’accompagnateurs ?

    Nous vous conseillons de prévoir un accompagnateur pour douze élèves (dans la limite de 5 adultes maximum).

    L’accompagnateur reste responsable de son groupe pendant la durée de la visite : comportement, respect des espaces, bonne cohabitation avec les autres groupes présents dans le musée…

    Les médiateurs ne peuvent jamais être seuls avec un groupe ou un demi-groupe que ce soit dans le musée, la ville ou le mémorial.

    Où peut-on s’installer pour pique-niquer ?

    Il est possible de pique-niquer dans les douves et dans l'espace de pique-nique aménagé dans la cour du château. Il est à votre disposition dans la limite des places disponibles. La tente installée derrière le bâtiment du Harnachement n’est pas réservable, elle est utilisable du 10/10/23 au 09/04/24.

    Puis-je utiliser des audiophones pour ma visite ?

    Il est possible de réserver des audiophones pour les visites autonomes. L'information doit être précisée au moment de la réservation. Prenez contact avec le service groupe par mail scolaires@levoyageanantes.fr ou par téléphone 02 40 20 60 11 (prix d’un appel local).

    Accès en car

    Nous vous conseillons les dépose-minute suivants :

    Place Foch (selon calendrier des événements) puis accès à pied à l’entrée « Pont levis » ou rue Gambetta, puis accès à pied à l’entrée « Pont de secours ».

    Un parc de stationnement Effia destiné aux autocars est accessible Chemin de la Roche.

    L’accès se fait par le rond-point situé boulevard de Seattle (20 places - stationnement moyenne et longue durée - payant).

    GPS : 47.218139, -1.516389

    Contact projets et questions pédagogiques

    Contacter les enseignants coordinateurs territoriaux

    Les enseignants coordinateurs territoriaux et conseillers pédagogiques participent, en collaboration avec les personnels permanents du service des publics, à des initiatives qui relèvent de la médiation aux œuvres, de l’information et de l’accompagnement des enseignants et des équipes, de la conception et de « l’édition » de documents pédagogiques, de la formation initiale et continue des enseignants.

    Si vous avez des questions ou si vous souhaitez obtenir des conseils, vous pouvez  les contacter.

    Premier degré

    Jean-Pascal Susini jean-pascal.susini[a]ac-nantes.fr

    Second degré

    Lycée pro : Stanislas Guillet stanislas.guillet[a]ac-nantes.fr

    Lycée : Béatrice Corbel beatrice.corbel[a]ac-nantes.fr

    Collège : Nicolas François nicolas.francois[a]ac-nantes.fr

    Coordinateur académique à l'éducation artistique et à l'action culturelle : Nicolas Deshayes Nicolas.Deshayes[a]ac-nantes.fr

    Obtenir des précisions sur le déroulement et les contenus des visites guidées

    Vous pouvez télécharger les présentations détaillées des visites guidées sur www.chateaunantes.fr
    Les visites guidées sont prises en charge par les médiateurs culturels. Spécialisés dans la transmission des thématiques du musée aux publics ; ils sont présents en permanence sur le site, conçoivent et animent les visites. Vous pouvez aussi obtenir des précisions sur les contenus des visites guidées ou leur adaptation (élèves en situation de handicap…) en vous adressant à Séverine Billon, responsable de la médiation, severine.billon[a]chateaunantes.fr

    Monter un projet spécifique

    L’équipe du château des ducs de Bretagne peut accompagner les enseignants qui souhaitent monter un projet pédagogique spécifique. Pour toute demande ou pour étudier ensemble la faisabilité d’un projet et ses modalités de réalisation, s’adresser directement à Laurence D’haene, chargée du développement et de la politique des publics, laurence.dhaene[a]chateaunantes.fr

    Réunions d’information pour les enseignants

    Elles sont organisées pour vous aider à préparer votre visite et vous informer sur les activités proposées : nous vous conseillons vivement d’assister à une de ces réunions avant toute visite avec votre classe afin de mieux appréhender les approches proposées.

    Ces réunions d’information sont programmées le mercredi. La réservation se fait par courriel : rencontres.pedagogiques@chateaunantes.fr
    Chaque rencontre est limitée à 25 participants.

    Mercredi 11 septembre 2024 à 14h30

    Présentation de l’exposition temporaire Ivresse de l'encre, avec la présence exceptionnelle de l'artiste Lassaâd Metoui

    Mercredi 13 novembre 2024 à 14h30

    Présentation de l'exposition temporaire Chevaliers (19 octobre 2024 - 20 avril 2025)

    Mercredi 15 janvier 2025 à 14h30

    Présentation des salles consacrées à la traite Atlantique

    Pour vous aider à préparer d’autres thèmes de visites

    Vous pouvez contacter directement les professeurs chargés de mission.

    Renseignements et réservations des groupes scolaires

    La réservation est obligatoire pour toutes les visites

    Pour une visite de classe, avec ou sans médiateur, les groupes sont constitués de 35 personnes maximum.

    Les modes de réservation

    Lundi : 9h-12h / 14h-18h.
    Du mardi au vendredi : 9h-12h30 / 13h30-18h.

    Sur présentation du contrat de réservation, le responsable pédagogique du groupe peut accéder librement au musée d’histoire de Nantes avant la date de la visite pour la préparer.

    Visites avec des élèves en situation de handicap

    Le château des ducs de Bretagne et le musée d’histoire de Nantes sont accessibles aux quatre types de handicap. Afin de bénéficier d’un accueil et d’un parcours adapté, merci d’indiquer au moment de la réservation la présence d’élèves concernés.

    Quand dois-je réserver ?

    Date de visiteOuverture des réservations
    Entre le 4 septembre 2024
    et le 5 janvier 2025
    Depuis le lundi 10 juin 2024 à 9h
    Entre le 6 janvier
    et le 6 avril 2025
    À partir du lundi 7 octobre 2024 à 9h
    Entre le 7 avril
    et le 4 juillet 2025
    À partir du lundi 27 janvier 2025 à 9h

    Pour le musée, réservations au plus tard à J-20
    Afin d’avoir les dates et heures qui vous conviennent, pensez à réserver en amont. Sachez que les réservations (à l’exception des expositions temporaires) sont closes 20 jours avant la date de visite.

     Pour les expositions temporaires, réservations au plus tard à J-10

    Les réservations sont closes 10 jours avant la date de visite.

    Vous trouverez dans la cour

    Des toilettes, un espace de pique-nique, un café restaurant et une librairie.
    La restauration dans les salles du château est strictement interdite, même en cas d’intempéries. Un chapiteau non chauffé est installé du 10/10/2023 au 09/04/2024.

    Quelques recommandations

    • Les
      œuvres uniques et fragiles qui sont présentées au château des ducs de
      Bretagne ne doivent pas être touchées. Il incombe à l’enseignant
      responsable de groupe de sensibiliser les élèves aux règles essentielles
      de préservation des œuvres et au respect des autres visiteurs par une
      conduite adaptée.
    • Il est interdit de fumer, de manger ou de boire à l’intérieur des bâtiments.
    • Les sacs à dos, cartables et parapluies sont déposés obligatoirement au vestiaire.
    • Pour remplir les fiches ou questionnaires les élèves ne doivent utiliser que des crayons à mine graphite.
    • Les photos avec flashs et les vidéos sont interdites à l’intérieur du musée et dans les expositions temporaires.
    • Lorsque votre classe est divisée en petits groupes de travail, il vous est demandé de prévoir un encadrement suffisant par des adultes notamment pour les classes de maternelles et de primaires.

    Le règlement intérieur doit être respecté. Il vous sera remis sur simple demande et est téléchargeable ici :

    Tarifs

    Il y a deux façons de découvrir le château des ducs de Bretagne et le musée d’histoire de Nantes, toujours sur réservation :

    • Visite en autonomie

    10 € pour les Métropolitains et non Métropolitains
    La visite en autonomie est gratuite pour les classes primaires et maternelles de Nantes Métropole (dans la limite des places disponibles).

    • Visite guidée

    30 € pour les Métropolitains.
    40 € pour les non Métropolitains.
    La visite accompagnée est gratuite pour les classes primaires et maternelles de Nantes Métropole (dans la limite des places disponibles).

    • Pass culture offre collective

    Ce dispositif a pour objectif de développer et structurer les projets d’éducation artistique et culturelle. Une passerelle a été créée entre les plateformes Pass Culture (ministère de la culture) et Adage (ministère de l’éducation). Concrètement, il est possible d’utiliser les crédits Pass culture pour financer votre sortie au château pour les groupes scolaires de la 6ème à la terminale. Le Pass culture est bien un moyen de règlement, il ne se substitue pas au logiciel de réservation

    DÉMARCHE AUPRÈS DU CHÂTEAUDÉMARCHE AU SEIN DE VOTRE ÉTABLISSEMENT
    1/ Vous réservez votre visite4/ Après réception du courreil envoyé par le château, vous validez via Adage/Pass culture l'offre personnalisée et nominative.
    2/ Vous demandez l'utilisation du Pass culture par courriel scolaires@levoyageanantes.fr en mentionnant votre numéro de dossier de réservation.

    3/ Vous recevrez une offre personnalisée et nominative (date, horaire et thème de visite choisi) sur la plateforme Adage/Pass culture.
    5/ Après acceptation, le chef d'établissement doit valider définitivement l'utilisation des crédits.

    Les réservations peuvent s’effectuer par :

    Lundi : 9h-12h / 14h-18h
    Du mardi au vendredi : 9h-12h30 / 13h30-18h

    Sur présentation du contrat de réservation, le responsable pédagogique du groupe peut accéder librement au musée d’histoire de Nantes avant la date de la visite pour la préparer.

    Dates et horaires d’ouverture aux scolaires

    Intérieurs du château et musée :
    de 8h50 à 18h, fermés le lundi

    Expositions temporaires :
    de 10h à 18h, fermées le lundi

    Cour, remparts et jardin des douves en accès libre :
    de 8h30 à 19h, 7 jours/7

    Fermeture du site :
    1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre

    Le musée est ouvert dès 8h50 en semaine du 1 er septembre 2024 au 4 juillet 2024.

    • Les visites en autonomie sont possibles à partir de 10h dans les expositions temporaires et à partir de 11h50 dans le musée. Elles sont à réserver en fonction des thèmes sur certaines tranches horaires.

    • Pour une meilleure qualité de visite et pour respecter les jauges dans les salles du musée, les créneaux horaires sont affectés à certaines thématiques. Ainsi les groupes sont assurés de profiter pleinement de leur parcours dans le musée. Toutes les heures ne sont donc pas disponibles pour toutes les visites et les horaires d’arrivée et de départ sont à respecter scrupuleusement.

    • Un accueil est désormais dédié aux groupes scolaires à côté du puits.

    Pour les visites en autonomie du musée, le groupe doit se présenter à l’accueil du musée.
    Pour les visites guidées et en autonomie de l’exposition, le groupe doit se présenter à l’accueil du bâtiment des expositions temporaires.