Une salle entière consacrée à l'édit de Nantes
Le musée d’histoire de Nantes souhaite que tous les visiteurs puissent avoir des informations sur l’édit de Nantes. Tous, ou presque, connaissent cet événement historique majeur mais en détails, qu’en est-il ?
L’édit de Nantes a été signé au Château des ducs de Bretagne par le roi Henri IV le 30 avril 1598. Il s’agit d’un acte législatif émanant directement du roi qui instaure le droit aux protestants de pratiquer leur religion à certaines conditions et dans certains lieux. Il est habituellement appelé « édit de tolérance » car c’est la première fois en France qu’une autre religion que le catholicisme est autorisée.
Les guerres de Religion
En 1517, en Allemagne, le moine et théologien Martin Luther (1483-1546) publie ses « 95 thèses » dans lesquelles il critique vivement l’Église catholique. Son acte donne naissance au protestantisme.
Une seconde figure façonne ce nouveau courant spirituel : l’universitaire et théologien français Jean Calvin (1509-1569). Exilé à Genève, Calvin participe à l’enracinement de la Réforme en Europe et en France. En 1559, on dénombre environ deux millions de convertis, soit 10 % de la population.
Le 1er mars 1562, à Wassy, les troupes du duc de Guise massacrent une petite communauté protestante : c’est le début des guerres de Religion. Durant huit guerres successives, pendant plus de quarante ans, catholiques et protestants s’affrontent violemment sur la question religieuse.
Cette période de guerre civile s’accompagne de nombreux massacres. Le plus connu demeure celui de la Saint-Barthélemy, durant la nuit du 23 au 24 août 1572, qui causera la mort de plusieurs milliers de protestants à Paris et dans toute la France.
Pourquoi à Nantes et à cette date ?
Henri de Navarre, chef du parti protestant, hérite du trône à la mort d’Henri III en 1589. Il se convertit au catholicisme en 1593. Le roi Henri IV veut reconquérir son royaume en mettant fin à la guerre civile.
En avril 1598, aux mains du duc de Mercœur, membre du parti ultra-catholique, Nantes reste la seule ville de France encore insoumise. Le roi se dirige alors vers elle avec son armée afin de la soumettre. Le 13 avril, Henri IV entre en vainqueur dans Nantes, loge au château, sa demeure royale et signe un édit le 30 avril.
Un principe innovant pour aborder une question complexe d’histoire
Le musée est fier de présenter au public un nouveau dispositif numérique interactif et didactique, un magic wall. Ce multimédia a pour ambition d’interpeller les visiteurs, rythmer leur visite tout en les incitant à être acteurs. Il se déploie en salle 3 du musée, désormais entièrement consacrée à l’édit de Nantes.
L’équipe scientifique du musée s’est fixée comme objectif de rendre le plus accessible possible l’histoire complexe des religions en France, à travers une navigation déclinée en plusieurs niveaux de lecture, selon des dates clés. La seconde intention est d’évoquer les questions de tolérance religieuse et de laïcité pour sensibiliser le public aux enjeux contemporains de luttes contre toutes les formes de discrimination, le tout en plusieurs langues : français, anglais et espagnol.
Comment ça marche ? En touchant la cimaise, les visiteurs déclenchent des contenus et peuvent ainsi avoir des informations essentielles sur la signature de l’édit de Nantes au Château par Henri IV, en 1598. Textes, images d’archives et illustrations sont proposés : ils mettent en contexte, expliquent les étapes majeures jusqu’à la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui instaure la liberté religieuse.
Cette réalisation d’un mur interactif tangible (magic wall) a été produite en collaboration avec l’entreprise BLUE YETI, et avec le soutien en mécénat de LNA Santé et Groupe Lamotte, par l’intermédiaire du Fonds métropolitain pour la Culture.